Carie et amalgame dentaire au mercure : pas de risque

L'Agence française de sécurité sanitaire a confirmé son verdict : l'amalgame dentaire à base de mercure reste irremplaçable pour prévenir le risque de carie. Les nombreux travaux menés jusqu'à aujourd'hui n'ont jamais confirmé l'hypothèse de leur toxicité.
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Que peut-on dire de l'amalgame dentaire au mercure pour le traitement de la carie ?

Depuis 150 ans, l'amalgame dentaire à base de mercure est un matériel d'obturation utilisé pour traiter la carie et dont l'efficacité est reconnue. Toutefois, l'amalgame dentaire à base de mercure est régulièrement accusé de toxicité et a donc fait l'objet de nombreux travaux de recherche.

Selon l'Agence française de sécurité sanitaire qui a réévalué le rapport bénéfice/risque de l'amalgame dentaire à base de mercure, celui-ci libère de faibles quantités de mercure mais la dose absorbée quotidiennement par l'organisme est faible et insuffisante pour induire des effets pathologiques. L'Agence précise qu'une « sensibilisation d'un patient au mercure de l'amalgame peut se manifester par la survenue de rares lésions locales lichénoïdes. Toutefois, ces effets peuvent également être observés avec d'autres types de matériaux en bouche. »

De plus, « même si les porteurs d'amalgames présentent en moyenne de plus grandes concentrations sanguines, urinaires et tissulaires de mercure, elles restent en deçà des taux pour lesquels des effets toxiques ou biologiques peuvent être observés, par exemple chez des personnes exposées professionnellement. » A ce jour, aucun marqueur biologique traduisant une atteinte rénale, immunologique ou métabolique n'a été décrit.

Cette absence de toxicité a encore été confirmée en 2011 par le Ministère de la santé dans un rapport sur le sujet.

En revanche, le débat actuel porte sur l’exposition des professionnels dentaires aux vapeurs de mercure… En effet, selon l’Institut national de recherche et de sécurité, il existe un risque d’intoxication chronique pour ceux qui posent et manipulent les amalgames.

Amalgames dentaires : quelles sont les recommandations ?

En conclusion, le groupe de travail considère l'amalgame dentaire comme un matériau d'obturation de bonne qualité, justifiant le maintien de son utilisation. Il est cependant rappelé qu'il existe un certain nombre de dispositions réglementaires et de précautions d'emploi. Parmi ces dernières, on trouve les suivantes :

  • La pose, et encore plus, la dépose des amalgames augmentant sensiblement la libération de mercure, le retrait systématique des amalgames dans la population générale ne se justifie pas. Néanmoins, la présence de lésions lichénoïdes au contact direct d'amalgame peut justifier sa dépose.
  • De la même façon, par mesure de précaution, la pose et surtout la dépose doivent être évitées chez la femme enceinte ou allaitante, en raison d'une plus grande sensibilité du fœtus et du nouveau-né. Mais l'allaitement n'est pas contre-indiqué chez les mères porteuses d'amalgames.
  • L'éclaircissement ou blanchiment des dents postérieures présentant des amalgames est déconseillé, car les produits utilisés sont à base de peroxydes, lesquels provoquent la libération de vapeurs de mercure.
  • Pas d'amalgame chez les personnes ayant des antécédents d'allergie au mercure, ni en cas de rein fragilisé par un antécédent de glomérulonéphrite.
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Source : Rapport de l'Agence française de sécurité sanitaire, octobre 2005.