Mort subite du nourrisson : les facteurs de risque ont évolué !

Depuis les grandes campagnes de prévention préconisant le couchage des nourrissons sur le dos, les cas de mort subite ont reculé. Mais attention, aujourd'hui les causes se sont modifiées, faisant maintenant apparaître de nouveaux facteurs de risque : mère célibataire, jeune, fumeuse, enfant prématuré et, aussi, milieu défavorisé.
Sommaire

Un peu d'histoire

La mort subite représente la première cause de mortalité chez les nourrissons. Face à une forte augmentation du nombre de cas, on s'est intéressé au mode de couchage des enfants. C'est ainsi qu'au début des années 1970, les pédiatres ont recommandé aux parents de coucher les petits sur le ventre, afin, comme on le pensait à l'époque, de limiter les risques d'étouffement en cas de vomissements ou de régurgitations. Or la seule modification de ce facteur ne s'est pas accompagnée d'une baisse de la mort subite, prouvant l'inefficacité de cette pratique de couchage. Les sociétés savantes de pédiatrie ont alors promu inversement le couchage sur le dos. Cette recommandation a été établie dès 1988 aux Pays-Bas, mais seulement en 1994 en France. Largement divulguée par des campagnes de prévention, l'adoption du couchage sur le dos a progressivement entraîné une forte diminution du nombre des cas de mort subite.

Milieu social défavorisé : un nouveau facteur de risque

L'analyse des données recueillies auprès de centres référents a permis de comparer certaines circonstances de la mort subite entre les années 1985 et 2000 et ainsi de suivre l'évolution de certains facteurs de risque.On constate ainsi que les cas de mort subite surviennent désormais plus fréquemment dans les milieux défavorisés. Si dans la population générale, le taux de familles non imposables était de 18% en 1995, dans les familles où était survenue une mort subite, il était de 28% en 1985 et de 48% en 2000. Plus de 70% des nourrissons décédés vivaient dans une famille à très faibles revenus en 2000, contre 47% en 1985.

Notre Newsletter

Recevez encore plus d'infos santé en vous abonnant à la quotidienne de E-sante.

Votre adresse mail est collectée par E-sante.fr pour vous permettre de recevoir nos actualités. En savoir plus.

Source : The Lancet, Blair P. et coll., 18 janvier 2006, édition accélérée en ligne.