Le vaccin contre la varicelle est arrivé !
La varicelle est une maladie bénigne qui comporte cependant un risque de complications, rare, mais parfois extrêmement grave. Provoquée par le virus de la varicelle, de la famille du virus herpès, c'est la maladie infantile la plus contagieuse. La transmission du virus se fait par l'intermédiaire de gouttelettes de salive provenant d'une personne infectée. Cette maladie survient en général entre 3 mois et 10 ans. Elle toucherait entre 600.000 et 700.000 personnes par an en France et serait responsable de près de 3.300 hospitalisations, et d'une vingtaine de décès.
Contrairement aux idées reçues, les enfants tués par ce virus ne sont pas tous des immunodéprimés. Si effectivement les altérations des défenses immunitaires augmentent le risque de formes graves, il faut savoir que 70% des petits qui décèdent de la varicelle sont, au départ, en bonne santé. En outre, la maladie semble avoir récemment évolué, car de plus en plus d'enfants sont hospitalisés pour des complications sévères, comme notamment des infections graves de la peau.
L'exemple américain
Pourtant mis au point dans les années 70 au Japon, le vaccin contre la varicelle a surtout été utilisé outre-Atlantique, et ce, depuis 1995. En effet, c'est à partir de cette date que la vaccination systématique des enfants âgées de 12 à 18 mois a été recommandée aux Etats-Unis, en même temps que la vaccination ROR (rougeole, oreillons, rubéole), avec un rattrapage pour les plus âgés de 19 mois à 12 ans. Un peu plus tard, en 1999, les recommandations ont été étendues aux populations à risque, comme les professionnels de santé, et aux personnes non immunisées ayant un cas de varicelle dans leur entourage.Aujourd'hui, la couverture vaccinale y est proche de 70% et l'incidence de la maladie a chuté d'environ 80%, dans toutes les tranches d'âges, y compris les nourrissons de moins d'un an et les adultes. Les hospitalisations pour complications de varicelle ont diminué de 25% et les décès sont passés d'une centaine par an à sept cas seulement en 2002.
Une vaccination qui n'est pas généralisée en France
Ce vaccin est désormais disponible en France. Il peut être délivré sans ordonnance en pharmacie au prix d'environ 50 euros, non remboursé.En effet, les experts du Conseil supérieur d'hygiène publique de France (CSHPF) et le comité technique des vaccinations n'ont pas retenu la vaccination systématique. Elle n'est actuellement recommandée, et donc remboursable aux assurés, que dans cinq indications thérapeutiques :
- les adultes, sans antécédent de varicelle, en contact avec une personne présentant une éruption de varicelle ;
- les étudiants, sans antécédent de varicelle, lors de leur première année d'études médicales ou paramédicales ;
- les professionnels de santé en exercice, sans antécédent de varicelle ;
- les personnes, sans antécédent de varicelle, en contact étroit avec des sujets immunodéprimés ;
- les enfants, sans antécédent de varicelle, devant recevoir une greffe d'organe dans les six mois.
Quelles sont les raisons de ces recommandations restreintes ?En l'absence d'un vaccin combiné avec le ROR (rougeole, oreillons, rubéole), les experts craignent que la couverture vaccinale soit faible, c'est-à-dire inférieure à 90% et donc insuffisante. Dans ces conditions, les épidémies de varicelle risquent de persister. Certes, elles seraient plus rares, mais toucheraient davantage les adolescents et les adultes non immunisés pendant l'enfance. Or plus la varicelle se déclare tard, plus le risque de formes graves est élevé.
Toutefois, cet argument n'ayant pas été confirmé lors de l'expérimentation menée aux Etats-Unis (l'apparition de la maladie ne s'est pas décalée à des âges plus avancés), on peut supposer dans un avenir proche, un élargissement des recommandations françaises.En attendant, libre aux parents d'acheter le vaccin et de faire vacciner leurs enfants de plus de 12 mois, entièrement à leur frais
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