Quand et comment entreprendre une démarche ?
Il est plutôt rare de voir un ado faire une demande d'aide de lui-même : à cet âge, ils sont axés vers le plaisir et sont peu en contact avec les problèmes qui sont associés à leur consommation.
Par contre, l'entourage (famille, camarades, voisins) peut être perturbé par ses comportements. C’est ainsi que la mise en place de limites à respecter peut susciter chez lui une motivation au changement. En effet, l'inconfort et le déplaisir sont parfois des leviers essentiels.
Quant au moment où il faut entreprendre une démarche, il dépend en grande partie de votre propre tolérance. Dès que vous sentez que vos limites ne sont plus respectées, une intervention bien dosée est nécessaire.
Mieux vaut tendre vers le harcèlement ou vers le laisser-faire parental ?
L'adolescence est une période de détachement, d'autonomie : c'est le moment où l'on veut être grand, autonome, responsable et surtout ne pas dépendre de papa-maman. A l'autre extrémité du continuum, il y a les parents qui se retrouvent avec la tâche d'apprendre à lâcher prise, à composer avec une nouvelle réalité.
Devant ce déséquilibre, les parents peuvent avoir tendance à vouloir augmenter leur contrôle, à vouloir être de toutes les étapes et de toutes les décisions de la vie de leurs enfants. Alors attention, trop c'est comme pas assez : tout est question de dosage.
Si vous êtes omniprésent(e), comment voulez-vous que votre enfant développe son sens des responsabilités, sa capacité à prendre des décisions, à assumer ses responsabilités ?
Souvent, on croit que les ados prennent des décisions douteuses, discutables. Mais sachez qu'une mauvaise décision prise par votre enfant vaut bien la meilleure des positions parentales à laquelle il n'adhère pas.
Le rôle d'un parent est donc tout en nuance : tel un entraîneur sportif, il doit apprendre à laisser jouer ses joueurs selon leur talent, leur créativité tout en leur fournissant un style de jeu d'ensemble, un encadrement, un terrain avec des limites pour empêcher les débordements….
Ne pas démissionner
Lorsque leur enfant arrive à l’adolescence, de nombreux parents se sentent débordés, comme « fatigués d’éduquer ». On peut à se stade confondre abandon et lâcher prise. En effet, avec notre mode de vie stressant (travail, loisir, couple, famille), il peut être tentant de lever le pied, d'abandonner… Pour se donner bonne conscience, certains parents pourront penser qu' « après tout, les jeunes d'aujourd'hui sont plus débrouillards, qu'ils sont en mesure de faire des choix et d'en assumer les conséquences : « c'est son bulletin, s'il n'étudie pas le soir c'est ses affaires ! C'est son corps, s'il choisit de rester éveillé une partie de la nuit à chater sur Internet, jouer ou regarder des films, il apprendra éventuellement à se coucher plus tôt ! C'est son affaire s'il ne se lève pas pour aller à l'école : le directeur s'en occupera ! C'est son choix s'il ne mange pas avec la famille à l'heure du dîner, il se reprendra plus tard !
Or penser qu'un enfant de 12-14 ou même 16 ans est un adulte miniature est faux : il demeure nécessaire de l'encadrer et de le guider.
Évidemment, le niveau d'encadrement variera selon l'âge de votre enfant ; plus il vieillira, plus il y aura de place pour la négociation et les compromis.
Par contre, la clé essentielle pour réussir à bien doser l’intervention parentale est la communication : communication avec son enfant, communication avec son conjoint, communication avec l’entourage qui pourra aider à préciser vos valeurs, vos limites…
De plus, être capable de se remettre en question est vital pour pouvoir évoluer avec les besoins d'autonomie de son enfant…
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