Des thérapeutiques alternatives contre la douleur
Pour autant, ces médicaments ne guérissent pas les malades. Alors, en parallèle, beaucoup d’entre eux ont recours à une prise en charge non médicamenteuse (relaxation, hypnose, rééducation physique, thérapie cognitive comportementale, acupuncture...) pour essayer de mieux gérer la douleur et conserver une vie quotidienne à peu près normale.
C’est loin d’être toujours le cas : 17% des patients sont contraints d’arrêter de travailler, 33% de changer de profession, 8% se retrouvent en invalidité.
La moitié d’entre eux ne pratique plus d’activité physique. Pourtant, bouger est essentiel pour garder son autonomie.
Combattre la fibromyalgie par le mouvement : vers une meilleure qualité de vie
- Réapprendre à bouger
A Bordeaux, le Centre Les Grands Chênes (Korian) accueille des groupes de 4 à 5 patients souffrant de la fibromyalgie en hôpital de jour, principalement envoyés par le centre anti-douleur de la région.
La méthode est la suivante : durant deux mois, et ceci trois jours par semaine, une équipe composée d’un kinésithérapeute, un ergothérapeute, un éducateur sportif, un psychomotricien, un psychologue et une diététicienne, va encadrer ces groupes de patients pour des exercices et des activités spécifiques.
Dr Patrick Middleton, médecin-rééducateur : « l’idée est de les reconditionner progressivement à l’activité physique afin d’améliorer leur qualité de vie ».
1er mois : au programme, étirement, gymnastique, qi-gong, balnéothérapie, relaxation...
2ème mois : des exercices plus intenses sont proposés. Les patients peuvent aussi recevoir un soutien psychologique et des conseils diététiques.
- La confiance retrouvée
Globalement, le résultat est positif : « Les patients se rendent compte que, malgré la douleur, ils peuvent faire des choses. Ça leur redonne confiance et, du coup, ils ont moins peur du mouvement. Ils retrouvent des capacités qu’ils croyaient avoir perdues et notamment de la souplesse, ils sont moins raides quand ils se lèvent le matin. On les remet en route, en quelque sorte », constate le Dr Middleton.
Sur 21 patients interrogés à long terme, 16 ont repris une activité physique et 8 ne sont plus en arrêt maladie ! L’impact de l’activité physique sur la douleur, la fatigue ou l’état dépressif est fluctuant mais « plus les patients sont pris en charge tôt, plus c’est efficace », note le médecin.
- Sortir de l’isolement
Virginie, 41 ans, a participé au protocole il y a trois ans. Depuis, elle se sent mieux, physiquement et psychiquement : « Pendant des années, je ne savais pas ce que j’avais. Ici, j’ai enfin été prise en charge, on a mis un mot sur ma maladie et on m’a appris à vivre avec. Aujourd’hui, je sais anticiper les signaux et je refais de la natation, ce que je n’osais plus faire. J’ai beaucoup moins mal partout qu’avant. En revanche, j’ai toujours des gros moments de fatigue mais je les gère ». Virginie est surtout sortie de son isolement social : « J’étais la fille qui avait toujours un pet de travers, je n‘osais plus voir mes amis. Depuis que ma maladie a été prise en charge, l’attitude de mes proches a changé. C’est important la reconnaissance ».
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