Médicaments et grossesse
Les médicaments ont des conséquences différentes selon l'avancée de la grossesse
Du premier au troisième mois, l'œuf s'implante dans l'utérus. Les effets des médicaments suivent la loi du « tout ou rien », c'est-à-dire que la nidation est empêchée ou alors l'embryon est décroché. Il s'ensuit un avortement précoce avec un risque d'hémorragie.
Du quatrième au sixième mois, les différents organes se mettent en place. Les médicaments peuvent alors avoir un effet néfaste et provoquer des malformations.
Du septième mois à l'accouchement, le risque est tout autre. Certains médicaments pris par la mère peuvent passer dans le sang du bébé. Ils sont ensuite épurés et éliminés en repassant dans le sang maternel. Si le bébé naît avant ce phénomène d'élimination, il sera encore porteur de la substance médicamenteuse, sauf qu'il n'a pas encore les moyens physiologiques de l'éliminer. Par exemple, des calmants pris juste avant l'accouchement, pourront avoir un effet sur la respiration du bébé qui sera peut-être obligé de faire un passage en service de réanimation.
Médicaments pendant la grossesse : les règles de base
- A chaque prescription de médicament chez une femme en âge de procréer, il faut se poser la question d'une éventuelle grossesse. Cette possibilité doit être évoquée par le médecin mais également par la patiente.
- D’une manière générale, l’utilisation des médicaments doit être limitée au cours de la grossesse.
- Les médicaments prescrits doivent avoir fait la preuve de leur innocuité pendant une longue période. En cas de doute, le médecin peut prendre un avis auprès des institutions de pharmacovigilance (surveillance au cas par cas des effets secondaires des médicaments). Pour prendre un exemple parlant : le Distilbène était auparavant utilisé pour éviter les fausses couches. Près de trente ans plus tard, on découvre qu'il peut provoquer des stérilités chez les filles des mères en ayant pris pendant leur grossesse.
- Il faut également être particulièrement prudent lorsqu'un médicament est nouveau. Son innocuité concernant la grossesse est encore moins sûre. Il ne doit être pris qu'en cas d'absolue nécessité.
- L'automédication est fortement déconseillée pendant la grossesse.Donc jamais de prise de médicaments sans l’avis de son médecin, y compris les plantes et les médicaments en vente sans ordonnance !
- Si un médicament doit être pris absolument (pour certaines maladies chroniques par exemple), les risques pour la grossesse doivent être soigneusement pesés.
- Dans tous les cas, il ne faut pas s'affoler car peu de médicaments justifient d'interrompre la grossesse.
- Il existe même en l'absence de prise médicamenteuse, un taux de malformations incompressible de 3 à 4%.
- Une femme enceinte devant recevoir un traitement ne doit pas être « sous-traitée ».
A savoir également :
Les médicaments anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) utilisés dans le traitement de la douleur et de l’inflammation, et auxquels appartiennent l’aspirine, l’ibuprofène et le kétoprofène, sont contre-indiqués à partir du 6e mois de grossesse, quelle que soit la voie d’administration.
Le traitement de l’acné sévère à base d’isotrétinoïne est rigoureusement contre-indiqué chez la femme enceinte. Sa prescription impose de fournir un test de grossesse négatif au préalable.
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