Miroir, dis-moi laquelle est la plus belle ?
Qui n'a pas côtoyé une collègue de bureau (si ce n'est elle-même), en train de manger avec un plaisir timoré un substitut de repas pour perdre du poids alors que visiblement, elle est parfaitement mince ? Cette situation très classique se rencontre souvent aussi avec les adolescentes. Certaines études révèlent que près de 40 % d'entre elles se trouvent trop grosses alors qu'elles ne le sont pas. Certes, ces observations sont en rapport avec le culte actuel de la minceur, tant vanté par tous les magazines féminins, qu'il est difficile d'y échapper, mais elles sont aussi révélatrices de ce profond décalage existant entre l'image que l'on a de soi et celle que les autres perçoivent de nous.
Un test de visualisation du corps confirme ce décalage !
L'index de masse corporel (IMC) est un score obtenu en fonction de la taille et du poids d'une personne. Sa valeur permet de différencier, par rapport à la moyenne de la population, les personnes au poids « normal », en surcharge pondérale ou obèses. Un médecin nutritionniste et endocrinologue, le Dr Lacuisse-Chabot, a mis au point un test qu'elle propose aux femmes venant la consulter pour une demande d'amaigrissement, qui ne lui semble pas médicalement justifiée. Elle évalue, de son côté, la valeur de leur IMC et demande à ses patientes de préciser quelle est la valeur de l'IMC qu'elles imaginent avoir. Ainsi, Gaelle désigne avec assurance un IMC de 25,8 alors que son IMC est de 21,8. Autrement dit, elle s'imagine « bouboule », alors que son poids est parfaitement bien corrélé à sa taille et à son âge. Et le cas de Gaëlle est une situation bien classique.
L'image du corps se forge dans la tête
En fait, l'image que nous avons de notre corps vers l'adolescence ou à l'âge adulte n'est pas celle que nous visualisons dans un miroir. Il s'agit d'une représentation imaginaire mais vécue comme bien plus réelle, qui est créée de toute pièce dans notre tête. Nous vivons cette représentation avec le filtre d'un puissant narcissisme qui nous conduit souvent à être insatisfait de notre apparence, trop petits, trop gros, trop larges, etc. Les chirurgiens esthétiques le savent bien. Régulièrement, ils reçoivent des demandes pour modifier la forme d'un nez ou d'une bouche, qui apparemment semblent tout à fait esthétiques ou pour réduire une « culotte de cheval » qu'une femme se représente d'une façon totalement surdimensionnée par rapport à la réalité. Pour comprendre ce décalage, il faut se rappeler que notre corps a une histoire, qui commence même avant notre naissance…, une histoire qui naît du désir des parents de mettre au monde un enfant.
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