- 1 - Certains médicaments augmentent les troubles de la mémoire
- 2 - Les Solutions naturelles
- 3 - Les anti-cholinergiques ont-ils aussi des répercussions sur la mémoire ?
- 4 - Qu’en est-il des benzodiazépines ?
- 5 - Toujours considérer et reconsidérer la balance bénéfice / risque d’un traitement
- 6 - Nous venons de parler des effets de certains médicaments sur la mémoire, quand est-il du risque de développer la maladie d’Alzheimer ? Les benzodiazépines augmentent-elles le risque de maladie d’Alzheimer ?
- 7 - Les substances les plus courantes qui perturbent la mémoire : l’alcool et le cannabis
Qu’en est-il des benzodiazépines ?
Les benzodiazépines sont des traitements anxiolytiques, donc utilisés contre l’anxiété, mais aussi parfois contre la dépression et les troubles du sommeil. Le gros problème avec ces médicaments est qu’ils peuvent entraîner des addictions avec des difficultés de sevrage. « C’est ainsi que certains patients les prennent sur de longues périodes et que des désagréments se manifestent, de type ralentissement de fonctionnement et perte d’attention. Comme avec les bêtabloquants, si l’effet ayant motivé la prescription est satisfaisant, celui-ci prime sur les désagréments. Il n’en faut pas moins réfléchir à la façon d’améliorer la prescription : diminution progressive de la posologie et de la durée du traitement », précise le Dr Thomas-Anterion.
Toujours considérer et reconsidérer la balance bénéfice / risque d’un traitement
Les bénéfices et les risques d’un médicament doivent toujours être examinés et régulièrement réévaluer. À titre d’exemple, malgré des effets indésirables sur le fonctionnement cérébral, un patient déprimé, souffrant de crises d’angoisse ou d’attaques de panique, aura une bien meilleure mémoire et moins de troubles de l’attention s’il prend un traitement par benzodiazépines associées à un antidépresseur par exemple, que s'il ne se traite pas.
Nous venons de parler des effets de certains médicaments sur la mémoire, quand est-il du risque de développer la maladie d’Alzheimer ? Les benzodiazépines augmentent-elles le risque de maladie d’Alzheimer ?
Dr Catherine Thomas-Anterion : « Une équipe de chercheurs de l’Inserm à Bordeaux a conclu que la prise de benzodiazépines sur plusieurs années consécutives représente un facteur favorisant la maladie d’Alzheimer. Mais il existe encore des incertitudes et il faudrait notamment prouver que ce sont bien les benzodiazépines et non la maladie à l’origine de la prise de benzodiazépines qui augmentent le risque d’Alzheimer. Car en effet, le stress dont souffrent les personnes dépressives, anxieuses, angoissées ou sujettes aux crises de panique, est un puissant oxydant cérébral connu pour entraîner une mort neuronale chez l’animal. Autrement dit, le stress (évoluant de longues années sans traitement) pourrait à lui seul expliquer un risque accru de développer la maladie d’Alzheimer.
Cette hypothèse confirme la nécessité de traiter ces maladies via des médicaments à condition de respecter les règles posologiques (dosage, durée limitée, réévaluations fréquentes).
Ce raisonnement est aussi valable en ce qui concerne les troubles du sommeil. Le sommeil étant très important pour la mémoire, il est préférable de prendre des somnifères pour limiter les insomnies et ainsi maintenir sa mémoire, mais ce pour un temps limité et sous contrôle médical. En revanche, continuer à prendre par habitude des médicaments qui ne sont plus utiles (accoutumance), c’est-à-dire qui n’améliorent plus le sommeil, peut détériorer la mémoire.
Les médicaments antidouleurs… eux aussi !
Dans le cadre de la lutte contre la douleur, les médicaments antidouleurs sont très largement utilisés, y compris contre les maladies rhumatismales. Or les morphiniques et ceux contenant de la codéine ralentissent le fonctionnement cérébral. Mais parallèlement, il faut considérer les effets propres de la douleur. En effet, lorsqu’elle est forte, elle a d’importantes répercussions psychiques et cognitives, entraînant anxiété et mal être à l’origine d’un ralentissent de la personne. Ainsi, traiter la douleur contribue à améliorer le fonctionnement de la mémoire. Reste à évaluer régulièrement chez chaque patient, si cette amélioration est supérieure au ralentissement cérébral lié au médicament antidouleur employé.
« C’est pourquoi les médecins réfléchissent à chaque consultation à l’opportunité de maintenir ou non le médicament. Cet exercice est relativement simple lorsqu’il n’y a qu’un médicament, mais se complique fortement lorsque plusieurs sont associés, notamment des médicaments qui ralentissent : bêtabloquants, anti-vomitifs, contre l’incontinence, etc.
Le patient doit ici penser à indiquer systématiquement les ordonnances des autres médecins consultés et mentionner tous les autres produits consommés, y compris les traitements en vente libre ou naturels achetés sur Internet, chez l’herboriste ou le naturopathe.
Le patient doit aider son médecin en indiquant tout ce qu’il prend, sans rien oublier ».
Les substances les plus courantes qui perturbent la mémoire : l’alcool et le cannabis
Après ce long argumentaire sur les médicaments, on en oublierait presque de mentionner les deux substances qui perturbent le plus notre mémoire et qui sont de loin les plus consommées : l’alcool et le cannabis. Tous deux sont toxiques pour le cerveau : ils altèrent les capacités d’attention et la vitesse de traitement du cerveau, et entraînent une perte de fonction neuronale voire une mort neuronale.
Ce sont donc toutes les substances toxiques qu’il faut éliminer pour ménager sa mémoire et prévenir les troubles mnésiques. On retiendra qu’il faut éviter l’automédication et le renouvellement abusif en se demandant toujours pourquoi on prend ce médicament et s’il est encore utile.
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