Tako-tsubo, la joie aussi peut briser le cœur
Les facteur déclencheurs ne sont pas uniquement un stress intense :
- Dans un peu moins de la moitié des cas, le stress est d’origine psychologique. On a longtemps cru que seules les mauvaises nouvelles pouvaient le déclencher (décès d’un proche, mauvaises nouvelles financière ou professionnelle, problèmes judiciaires, tremblement de terre, accident de la voie publique, usage massif de drogues illicites etc.) (2).
- Mais ce ne sont pas les seuls facteurs déclencheurs ; une étude de 2016 a repéré qu’un événement joyeux (un mariage, un gain aux jeux, la victoire de son équipe favorite etc.) avait déclenché un Tako-tsubo dans 4% des cas d’origine psychologique (3).
- Dans environ un quart des cas, on retrouve un stress organique c’est à dire dû à une maladie concomitante comme une détresse respiratoire, une douleur suite à une fracture, une chirurgie, un séjour en réanimation, un accident vasculaire cérébral etc. Toute pathologie aigue peut théoriquement s’accompagner d’un Tako-tsubo.
- Dans un quart des cas, la cause reste une énigme.
Tako-tsubo, une urgence cardiologique rarement mortelle
On a longtemps pensé que le Tako-tsubo était bien moins mortel que les crises cardiaques. En réalité, il entraîne le décès dans 3,7% des cas, toujours selon le registre international Tako-tsubo (3), un chiffre pas si éloigné du taux de mortalité retrouvé dans les crises cardiaques (5,3% dans cette étude).
Le risque de récidive serait de 10% à quatre ans. L’urgence de la prise en charge vient du fait qu’il faut lever le doute sur le diagnostic, entre syndrome coronarien aigu (crise cardiaque) et Tako-tsubo mais aussi parer toute complication aigüe.
Pr Logeart : « Des complications immédiates -rarement graves- sont possible, chez environ 20 % des patients, d’où une hospitalisation en soins intensifs pour au moins 24-72h. Il s’agit le plus souvent d’un tableau d’œdème aigu pulmonaire, de troubles du rythme... Un traitement médicamenteux par bêtabloquants est souvent prescrit, sans réel consensus quant à son intérêt ».
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D’après un entretien avec le Pr Damien Logeart, cardiologue à l’hôpital Lariboisière (Paris)