L'accident vasculaire cérébral : vers un nouveau traitement en urgence
Les accidents vasculaires cérébraux sont dans 80 % des cas d'origine ischémique, ce qui signifie qu'une artère du cerveau s'est bouchée, provoquant la mort par manque d'oxygène des zones qu'elle irriguait. Ils sont provoqués par l'athérome (plaques de cholestérol) qui obstrue les artères, ou par un caillot venu se coincer dans un vaisseau de petit calibre. Les autres causes d'AVC (20 % des cas) sont dues aux hémorragies intracérébrales.
Un véritable tournant dans le traitement de l'AVC ischémique : la thrombolyse
Jusque dans les années 80, il n'y avait pas de traitement efficace possible en phase aiguë de l'AVC ischémique. C'est un peu plus tard que quelques pionniers ont montré que la thrombolyse (la dissolution chimique du bouchon, grâce à un médicament) permettait de recanaliser l'artère occluse. Cette méthode a d'ailleurs été utilisée très vite pour soigner certains infarctus du myocarde. Dans le cas de l'infarctus cérébral, les risques de décès étaient initialement énormes. Depuis, les techniques ont évolué et les produits utilisés sont plus efficaces, moins dangereux. Pour autant, le bénéfice n'est envisageable que si les cellules ne sont pas déjà détruites par le manque d'oxygène, ce qui laisse au maximum 6 heures de délai !Le rt-Pa est un médicament qui a prouvé son efficacité dans plusieurs grandes études: administré au patient dans les 3 heures après les premiers symptômes, il augmente de 50 % ses chances d'être indemne. Le taux de complications reste acceptable, même si le risque majeur est le décès par hémorragie cérébrale. Depuis 1996, les patients américains et canadiens sont couramment thrombolysés, lorsqu'ils arrivent aux urgences dans un délai inférieur à 3 heures. En France, l'utilisation du rt-PA est tolérée, mais peu répandue dans l'attente de l'autorisation européenne imminente de mise sur le marché.
Mais plus que jamais, mieux vaut prévenir que guérir...
L'espoir de pouvoir traiter un jour les AVC ischémiques est réel, mais en attendant, cette pathologie reste un véritable cauchemar de santé publique. Plus de 2 Français sur mille, soit 125 000 personnes, sont terrassés chaque année par cette maladie qui, quand elle ne tue pas, rend dépendant dans les 3/4 des cas. Les facteurs de risques sont bien connus et souvent influençables: traiter l'hypertension artérielle, corriger l'hypercholestérolémie, le surpoids, le tabagisme, fluidifier le sang en cas de certains troubles du rythme cardiaque, etc. À chaque effort de prévention, c'est prouvé, les risques de faire un accident cérébral diminuent considérablement. Ce n'est pas si souvent que l'hygiène de vie a un tel impact et, pour ce qui est de l'AVC, le jeu en vaut vraiment la chandelle
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