Cancer de l'œsophage : dépister sans symptômes ?

Les personnes qui souffrent de reflux gastro-oesophagien ont un risque plus élevé de développer un cancer de l'œsophage que le reste de la population. Une étude vient de montrer que l'absence de symptômes ne va pas forcément de pair avec une diminution du risque.
Sommaire

Cancer de l'œsophage, reflux et traitement du reflux

Les auteurs de cette étude (1) se sont intéressés à des personnes souffrant de reflux gastro-oesophagien à qui une endoscopie avait été prescrite. Certaines avaient des symptômes typiques du reflux (brûles d'estomac, régurgitations, difficulté à avaler) ; d'autres des symptômes atypiques (toux, modification de la voix, sensation de gêne dans la gorge). Par ailleurs, certaines étaient traitées (par inhibiteur de la pompe à protons, traitement classique du reflux), et d'autres pas.

Les cancers plus fréquents chez les patients sans symptôme

Au final, il est apparu que chez les patients traités, paradoxalement, le fait de ne pas avoir de symptômes du reflux augmente fortement le risque de souffrir d'un cancer de l'œsophage. L'étude est de taille réduite. Elle doit donc être confirmée à plus grande échelle. Par ailleurs, à ce stade, les chercheurs ne savent pas expliquer pourquoi ce risque est plus élevé. Le traitement du reflux augmente-il le risque, ou le camoufle-il si bien que le dépistage se fait plus tard ? Quoi qu'il en soit, la leçon tirée à l'heure actuelle est qu'il ne faut pas se baser sur les symptômes pour effectuer ou non une endoscopie en cas de reflux.

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Source : (1) Nason, Katie S. et coll., Arch Surg. 2011;146(7):851-858. doi:10.1001/archsurg.2011.174 ;
(2) Pr JP Martinet et Dr E. Montesi, Revue de la Médecine Générale, mai 2009.