Hépatite B : bébé, enfant, adolescent... qui vacciner ?
En tenant compte des complications graves de l'hépatite B, de l'efficacité du vaccin et de ses effets secondaires, les experts recommandent la « vaccination universelle contre l'hépatite B des bébés» et la « mise en place d'un programme temporaire de rattrapage de la vaccination à destination des enfants et des préadolescents ».
Le ministère de la santé a demandé à l'ANAES (Agence nationale d'accréditation et d'évaluation en santé) et à l'INSERM (Institut national de la santé de la recherche médicale) d'organiser une réunion de consensus sur le thème de la vaccination contre l'hépatite B. Le jury d'experts a statué.
Faits et arguments
- En 1994, la France débute une campagne de vaccination massive dans le cadre d'une politique planétaire de lutte contre l'hépatite B mise en place par l'OMS.
- Accusée d'effets secondaires, elle est stoppée en 1998.
- La France fait partie des pays de faible endémie, à l'exception des DOM-TOM.
- Les données de surveillance indiquent une nette diminution du taux d'incidence de l'hépatite B au cours de la dernière décennie.
- Le nombre de nouveaux cas d'hépatite aiguë serait compris entre 2.000 et 3.000. Celui des hépatites fulminantes serait passé de 20 en 1990 à 6 en 2000.
- En ce qui concerne les complications chroniques de la maladie : en france, 5 à 10% des adultes immunocompétents infectés deviendraient porteurs chroniques du virus et 15% des décès pour cirrhose ou carcinome hépatocellulaire, seraient en rapport avec une infection par le virus de l'hépatite B (VHB).
- Près de 3.000 nouveau-nés pourraient devenir porteurs chroniques du VHB en raison d'une transmission materno-foetale en l'absence de sérovaccination dans les 12 à 24 heures suivant la naissance.
- On estime aujourd'hui que 20% des femmes enceintes échappent au dépistage systématique de l'AgHBs. De plus, deux nouveau-nés sur cinq, nés de mère dépistée, ne bénéficieraient pas d'une sérovaccination.
- « A ce jour, il n'existe pas d'argument en faveur de l'existence d'un lien entre la vaccination et les maladies démyélinisantes et non démyélinisantes chez l'enfant. Chez l'adulte, des cas de myofasciite à macrophage seraient en relation avec un adjuvant vaccinal : l'hydroxyde d'aluminium. On ne peut exclure une relation de faible ampleur ».
- « Il n'existe pas non plus d'argument suggérant que la vaccination provoquerait des poussées chez les personnes déjà atteintes de sclérose en plaques ».
Les recommandations concernent donc :
- les nourrissons ;
- les enfants et préadolescents n'ayant pas bénéficié d'une vaccination pendant la petite enfance ;
- les nouveau-nés de mère positive pour l'antigène HBs ;
- les professionnels de santé ;
- les sujets à risque élevé d'exposition au VHB : usagers de drogue par voie parentérale (usage intraveineux ou pernasal) ;
- les adeptes des tatouages ou des piercings ;
- les personnes en contact avec un sujet porteur de l'AgHBs (en famille ou en collectivité) ;
- les personnes infectées par le VIH (virus du sida) ou le VHC (virus de l'hépatite C) ;
- les hémodialysés chroniques ;
- les transfusés chroniques ;
- les patients et les personnels des structures accueillant des handicapés mentaux ;
- les hétérosexuels ou homosexuels ayant des partenaires sexuels multiples et/ou une maladie sexuellement transmissible récente ;
- les voyageurs en pays de forte endémie ;
- les détenus ;
- les candidats à une greffe.
Les recommandations concernent donc :
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Source : Le Quotidien du Médecin N°7450, 19 décembre 2003.