Un plan pour améliorer la prévention et la prise en charge des AVC
AVC : prévention et prise en charge des accidents vasculaires cérébraux
Les accidents vasculaires cérébraux (AVC) appartiennent au groupe des maladies cardio-neuro-vasculaires, au même titre que l'infarctus du myocarde. Comparés à ce dernier, ils restent cependant largement ignorés, sinon négligés. Les AVC sont pourtant la troisième cause de mortalité en France, la première cause de handicap acquis de l'adulte et la deuxième cause de démence. On compte ainsi chaque année 130.000 nouveaux cas d'AVC et, pour le seul régime général de l'assurance maladie, plus de 225.000 personnes sont classées en affection de longue durée à la suite d'un accident vasculaire cérébral invalidant.
L'AVC résulte du blocage du flux sanguin par un obstacle, comme un caillot sanguin ou un vaisseau sanguin victime d'une rupture. Bloquant le passage du sang, cet obstacle prive les différentes zones du cerveau de l'apport indispensable en oxygène, ce qui peut provoquer des séquelles irréversibles et le décès en quelques minutes.
De façon plus large, un quart des AVC survient chez des personnes de moins de 65 ans, tandis que plus de 50% des accidents touchent des personnes âgées de 75 ans et plus. De plus, le risque de récidive est important, puisqu'il est compris entre 30 et 43% à échéance de cinq ans.
En termes de santé publique, les AVC soulèvent deux questions principales. La première est celle de la prévention de ces accidents. La seconde est celle de la rapidité de la prise en charge. Celle-ci constitue en effet un facteur essentiel d'amélioration du pronostic des patients. Les experts s'accordent pour considérer que l'intervention doit intervenir dans les 4 heures suivant l'apparition des premiers symptômes (paralysie ou engourdissement brutal d'un côté du corps, difficultés soudaines à parler ou à comprendre).
Pour améliorer la situation en la matière, le ministère de la Santé a mis en place, en 2008, un comité de pilotage regroupant différents experts et chargé de formuler des propositions. Celui-ci vient de remettre ses conclusions et 105 propositions à Roselyne Bachelot-Narquin.
Le rapport estime que les délais de prise en charge des victimes d'AVC sont encore trop longs et pointe, par ailleurs, une difficulté d'accès à des soins de qualité. En effet, seuls 20% des patients concernés ont été hospitalisés dans des unités neuro-vasculaires en 2008. Le rapport souligne également le manque de places en soins de suite et de réadaptation et la prise en compte insuffisante des difficultés de réinsertion sociale et professionnelle des patients.
En termes de réponses, le rapport du comité de pilotage propose quatre grandes orientations. La première consiste à développer la prévention et l'information, avec en particulier la mise en oeuvre d'un programme de lutte contre les facteurs de risque vasculaire, qui viendra compléter la démarche du programme national nutrition santé (PNNS). La seconde orientation porte sur une meilleure organisation de la prise en charge des patients, à travers notamment la mise en oeuvre de véritables filières de prise en charge de l'AVC et une plus grande coordination des structures et des acteurs. Le comité de pilotage propose également de créer de nouvelles unités neuro-vasculaires dans les régions déficitaires ou d'organiser la prise en charge en réseau grâce au développement de la télémédecine et du télédiagnostic.
L'amélioration de la qualité de la prise en charge constitue la troisième grande orientation. Celle-ci passe notamment par le développement de la recherche sur les AVC, par une amélioration des pratiques professionnelles, en lien avec le programme pilote de la Haute autorité de santé (HAS), et par le développement de la formation initiale et continue des médecins et des professions paramédicales.
Enfin, le dernier axe porte sur le pilotage, le suivi et l'évaluation du dispositif. La question de la prévention et de la prise en charge des AVC sera intégrée dans les plans régionaux de santé qui seront pilotés par les futures agences régionales de santé (ARS), tandis qu'un comité national de suivi veillera à la mise en place des préconisations du rapport. Celles-ci devraient être formalisées dans un plan d'actions de cinq ans entièrement consacré aux AVC.
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