Préservez votre souffle !
Sommaire
- 1 - Dépistage et prise en charge des maladies respiratoires
- 2 - Maladies qui coupent le souffle
- 3 - Asthme, surveillanceUn asthme naît, se développe et s’aggrave de la rencontre d’une prédisposition génétique (héritable donc) et d’un environnement favorisant : acariens, moisissures ou salive des animaux de compagnie, potentiellement irritants pour les voies respiratoires. À l’extérieur de la maison, les pollens (de graminées, de bouleau, etc.), la fumée de tabac, la pollution atmosphérique, les produits chimiques (colles, vernis, etc.). À la clé, des bronches, et surtout les plus petites, au cœur des poumons qui, parce que trop sensibles s’enflamment, se constrictent, limitant le passage de l’air et son oxygénation.L’enjeu est de contrôler la maladie, en repérant ses facteurs d’aggravation pour les éviter ou les neutraliser, et en surveillant ses symptômes. Pour juger de ce bon contrôle, et par conséquent adapter les traitements, on se base sur la gêne au travail ou à l’école, l’essoufflement, les symptômes respiratoires la nuit ou tôt le matin, le recours aux médicaments de secours (bronchodilatateurs).BPCO, perte du souffleLa dyspnée se construit peu à peu et l’on consulte et c’est souvent quand le souffle est diminué de moitié que l’on consulte, pour une BPCO déjà sévère, parce que l’on a ajusté ses activités physiques à sa fonction respiratoire, d’autant plus facilement que l’on avance en âge, limité par ses articulations, son poids, etc. Le surpoids est effectivement un révélateur de dyspnée, l’effort demandé étant naturellement plus grand.Le traitement du handicap et de sa source, la dyspnée, en plus bien sûr de l’arrêt du tabac, consiste en l’administration de bronchodilatateurs, associés aux corticoïdes dans des cas très particuliers, quand l’altération de la fonction respiratoire est importante et les exacerbations répétées en dépit des médicaments, et en une réhabilitation respiratoire (au plus simple, des conseils d’activité physique).Syndrome d’apnées du sommeil
- 4 - À éviter
- 5 - Avis d'expert
- 6 - À lire
À éviter
- Faire l’autruche ! La mesure du souffle devrait être en effet, à l’instar de la pression artérielle ou des pulsations cardiaques, prise régulièrement.
- Banaliser les symptômes associés à une anomalie du souffle et témoins d’une maladie respiratoire, qu’il s’agisse d’une toux ou d’un essoufflement. On fonctionne dans ces cas à l’économie ; or la réhabilitation à l’effort est une part essentielle du traitement des BPCO. Un réentraînement qui n’augmente pas la capacité respiratoire, mais permet d’améliorer les performances, comme pour un sportif.
- Tourner le dos à l’activité physique. Elle n’est pas interdite même pour les asthmatiques, au contraire… À condition que l’air ne soit pas froid, sec et/ou pollué, tous les sports sont permis (hors la plongée bien sûr), éventuellement précédés d’une bouffée de bronchodilatateur à courte durée d’action.
Avis d'expert
Pr Alain Didier, Président de la Société de pneumologie de langue française et chef du service de pneumologie-allergologie de l’hôpital Larrey, Toulouse.
« Dans certains cas, il est possible de récupérer du souffle. »
- Si l’on souffre d’un asthme, on peut reprendre du souffle, à condition de prendre son traitement régulièrement et contrôler la maladie périodiquement.
- Pour la BPCO, on peut seulement éviter qu’il se dégrade davantage et on apprend à mieux faire… Grâce à la réhabilitation respiratoire, les capacités physiques et l’endurance sont augmentées, le handicap à l’effort diminué, on perd du poids, bref, on peut faire plus avec la même quantité de souffle.
- En cas d’apnées du sommeil, les bronches étant indemnes, l’obstruction siégeant au niveau du pharynx, la récupération est complète.
Source : Préservez votre souffle, article du magazine Bien-Etre & Santé n°305 d'octobre 2013