Quels sont les risques liés à la fécondation in vitro (FIV) ?
Fécondation In Vitro : deux techniques
Les deux techniques nécessitent un traitement hormonal préalable chez la femme pour obtenir une stimulation ovarienne, afin d’induire la maturation d’un grand nombre de follicules en ovocytes, puis un autre traitement hormonal afin de déclencher l’ovulation. Les ovocytes obtenus sont ponctionnés par voie vaginale tandis que les spermatozoïdes sont recueillis par masturbation afin de pouvoir réaliser la fécondation in vitro.
Il existe deux techniques de fécondation in vitro (FIV) :
- La fécondation in vitro simple, qui consiste à mettre en présence dans un tube à essai un l’ovocyte préalablement ponctionné chez la femme avec des spermatozoïdes recueillis chez l’homme.
L’œuf ainsi obtenu est replacé dans un second temps dans l’utérus. On estime à environ 20% le nombre de grossesses obtenues par cycle par cette méthode.
- La FIV avec injection intra cytoplasmique de sperme (ICSI) consiste à injecter directement un spermatozoïde dans l’ovocyte en court-circuitant les étapes de la fécondation dans le tube à essai. On estime à environ 25% le nombre de grossesses obtenues par cycle par cette méthode. Cette technique plus récente est en général réservée aux couples dont l’homme a une atteinte majeure de la qualité et/ou de la quantité de ses spermatozoïdes.
Quels sont les risques liés à la fécondation in vitro ?
1. Les risques liés à la stimulation ovarienne
Les risques principaux de la FIV sont liés aux traitements hormonaux utilisés pour la stimulation ovarienne.
Parmi les possibles effets secondaires (fréquents mais sans gravité) :
- sensation de jambes lourdes,
- pesanteur ou douleurs dans le bas-ventre,
- troubles de l'humeur, fatigue
- légère prise de poids,
- troubles digestifs, ballonnement abdominal
- bouffées de chaleur
Ces traitements peuvent en revanche aussi déclencher un syndrome d’hyperstimulation ovarienne, qui peut être sévère, se manifeste par une augmentation importante du volume des ovaires avec risque de torsion de l’ovaire, un risque accru d’accident thromboembolique (phlébite, embolie pulmonaire, accidents vasculaires cérébraux) et rétention d’eau avec très importante prise de poids et gêne respiratoire. C’est justement dans le but d’éviter ces complications que les patientes en cours de stimulation ovarienne sont étroitement suivies dans leur service d’AMP (échographies et prises de sang très régulières).
À noter que la stimulation ovarienne est contre-indiquée en cas d'antécédent d'accident vasculaire cérébral (AVC), de cancer ou de graves troubles de la coagulation.
2. Les grossesses multiples
Les grossesses multiples (jumeaux, triplés, …) ont leurs propres conséquences, notamment un risque plus important de naissance prématurée.
De ce fait, au cours des dernières années, le nombre d’embryons transférés a été diminué. Aujourd’hui on n’implante le plus souvent pas plus de deux embryons à chaque cycle. On estime à environ 20% le nombre de grossesses gémellaires obtenues par FIV et à 1% les grossesses de triplés ou plus.
À noter que contrairement à une idée répandue, la fécondation in vitro n’est pas associée à un taux de fausse-couche plus important que dans la population générale.
3. La grossesse extra-utérine
Certaines grossesses débutant après une FIV s’implantent en dehors de l’utérus, le plus souvent dans la trompe. Le risque de grossesse extra-utérine est plus important chez les patientes ayant recours à la FIV. Ces grossesses extra-utérines doivent être interrompues, la prise en charge est une urgence.
4. Les autres risques de la FIV :
- Les risques liés à l’anesthésie locale ou générale : identiques à ceux qui sont inhérents à tout autre type d’intervention. Ils sont très faibles.
- Les risques de la ponction : de type infectieux ou hémorragique, ils sont exceptionnels.
5. Les conséquences psychologiques
En effet, il ne faut pas oublier le long et douloureux parcours suivi par ces couples infertiles dont le vœu le plus cher est de mettre au monde un enfant, et dont l’issue n’est pas certaine…
Par ailleurs, des problèmes psychologiques peuvent aussi être liés au fait de séparer union sexuelle et procréation.
6. Les risques à long terme
On commence à avoir beaucoup de recul sur les conséquences à long terme de la FIV classique.
Concernant le cancer de l’ovaire, il semble que les femmes stériles aient naturellement un risque augmenté pour ce type de cancer, qu’elles aient recours à la FIV ou pas.
Le risque de cancer du sein ne semble pas augmenté chez les femmes ayant eu recours à la FIV.
Le cancer du col de l’utérus n’a aucun lien avec les hormones donc le risque n’est pas augmenté en cas de FIV.
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