Adénome prostatique : les lasers sont arrivés !
Adénome prostatique : 1 million d’hommes ont des "problèmes de prostate"
L'hyperplasie bénigne de la prostate (HBP) ou adénome prostatique est une des affections bénignes les plus fréquentes chez l'homme passé 50 ans. Avec l’âge, les cellules de la prostate (glande de l'appareil reproducteur masculin) se multiplient et donnent une prostate hypertrophiée appelée « adénome de prostate » ou adénome prostatique ; la glande pèse alors plus de 30 grammes. Cela passe inaperçu chez la plupart des hommes mais pour près d’un million d’entre eux, cette excroissance de la prostate provoque des symptômes gênants. Cette masse peut en effet soit obstruer le canal de l’urètre par où s’écoule l’urine (difficulté à l'évacuation de la vessie/dysurie), parfois provoquer des mictions très fréquentes (pollakiurie) ou urgentes (impériosité) voire entraîner des complications (lithiases) parfois sévères comme une insuffisance rénale ou une rétention urinaire aiguë (complète).
Repousser la chirurgie grâce aux médicaments
Avant de penser « opération chirurgicale », plusieurs médicaments peuvent être prescrits au long cours pour soulager les symptômes :
- Les plantes. La phytothérapie (Serenoa Repens et Pygeum africanum) est très prescrite en France (une exception en Europe) mais à l’efficacité limitée.
- Les médicaments dit « alphabloquants » relâchent le tonus exercé par l’adénome de prostate au niveau du canal de l’urètre. Ils agissent très vite et sont donc privilégiés en cas de rétention urinaire importante.
- Les molécules appelées « inhibiteurs de la 5 alpha réductase » réduisent le volume de la prostate. Pour cette raison, ils sont préférés dans le cas de l'adénome prostatique de gros volume (>40g).
- Les médicaments « inhibiteurs de la phosphodiestérase-5 » sont déjà utilisés dans les troubles de l’érection. Des molécules double-effet (non remboursés), utiles en cas de troubles de l’érection concomitants.
Malgré ces médicaments, près de 70 000 opérations pour hypertrophie prostatique bénigne (HBP) sont pratiquées chaque année en France, ce qui en fait la chirurgie la plus courante chez l’homme. Les urologues ne la proposent qu’en cas d’échec des médicaments ou en cas de complication grave de l’adénome prostatique comme un blocage complet pour uriner.
Dr Vincent Misraï, chirurgien urologue (Clinique Pasteur, Toulouse) : « Parler de prostate est encore tabou, associé à des problèmes d’érection ou d’incontinence…. Pourtant, il faudrait consulter l’urologue dès lors que l’on ressent des difficultés à uriner et non pas une fois le débit urinaire devenu très faible, situation pourtant la plus fréquente aujourd’hui. A trop attendre, dans l’adénome prostatique l’efficacité des médicaments et des chirurgies laser ou conventionnelles en sera réduite. ».
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D’après un entretien avec le Dr Vincent Misraï, chirurgien urologue (Clinique Pasteur, Toulouse), membre du Comité des Troubles Mictionnels de l'Homme de l'Association Française d'Urologie, le premier en France à avoir éprouvé la courbe d’apprentissage de la technique laser la plus récente (GreenLEP) dans les gros adénomes de prostate présenté au congrès de l’Association Française d’Urologie 2016 (abstract AFU-O16)