Les ados, à la frontière du borderline ?
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PE. : D’où vient ce besoin d’aller aussi loin ?

P.G.C. : Ce qui dicte ce comportement est le besoin de compenser. Il ne faut pas négliger la pression que les ados subissent. Ils ont des angoisses liées à leur devenir, à leur difficulté d’insertion qu’on leur présente comme inéluctable, à la pression du système scolaire français axé sur la performance... Toutes ces contraintes font naître un sentiment d’exclusion sociale ou familiale. Les soirées “ défouloir ” où l’on fait n’importe quoi sont une bonne occasion de se délester de cette pression permanente…

PE. : Quelles sont les autres causes des conduites à risques ?

P.G.C. : Même s’il existe des causes sociales et familiales, il ne faut pas négliger le poids des pairs. Les ados se détachent progressivement de leurs parents, et se rapprochent de leurs alter ego, car il est plus facile de chercher qui l’on est à plusieurs que tout seul. Les pairs vont proposer des conduites initiatiques au sein du groupe. Cela peut également revêtir la forme d’une compétition, celui qui conduit le plus vite, prend le plus de risques, boit le plus... Les jeunes s’exécutent souvent par mimétisme, par crainte de décevoir l’entourage.

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Source : Psychoenfants
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Ces ados qui nous font peur
Pierre G. Coslin est professeur de psychologie de l’adolescent à l’université Paris Descartes, et directeur GERPA (Groupe d’Études et de recherches en psychologie de l’adolescent) au sein du LPCP (Laboratoire de psychologie clinique et de psychopathologie) de l’Institut de psychologie.
Il vient de publier Ces adolescents qui nous font peur aux éditions Armand Colin.