Le binge drinking détruit le cerveau des ados
Biture express... L'hippocampe trinque
L'hippocampe est une zone cérébrale impliquée dans la mémoire. Elle a la particularité d'être en constant remaniement, c'est ce que l'on appelle la neuroplasticité. Or cette structure est très sensible aux lésions induites par l'alcool. On sait maintenant depuis quelques années qu’une consommation aiguë d’alcool de façon répétée type binge drinking entraîne une atteinte de l’hippocampe, causant sur le long terme des troubles de la mémoire. Chez l'adolescent, alors que le cerveau est encore en cours de maturation et donc plus vulnérable (la maturation cérébrale dure jusqu'à 20 -25 ans), les effets délétères de l'alcool consommé dans le cadre des bitures express pourraient être beaucoup plus conséquents.
En effet, en plus de l’atteinte de l’hippocampe, les effets neurotoxiques de l’alcool ingéré de façon massive entraîneraient une diminution de la région corticale du cerveau impliquée dans la prise de décisions. Il semble également que le binge drinking empêche la formation de nouveaux neurones chez l’adolescent et qu’il soit responsable d’un risque augmenté de dépendance à l’alcool à l’âge adulte. Des études menées chez les jeunes sont en cours pour préciser plus en détail les effets délétères de l’hyperalcoolisation rapide sur le cerveau.
Biture express : un ados sur deux
Le binge drinking est un phénomène anglo-saxon apparu il y a environ 10 ans en France. Reste à savoir combien de jeunes pratiquent le binge drinking : il semblerait que près d'un adolescent sur deux s'adonne à la consommation express d'alcool. Ce qui est d’autant plus inquiétant, c’est que ce chiffre est en augmentation chez les 15-24 ans, mais également chez les 25-34 ans et chez les 35-44 ans.
Par ailleurs, on compte de plus en plus de jeunes filles et de femmes parmi les binge drinkers. Quand on sait les risques de comas éthyliques potentiellement mortels engendrés, les risques de rapports sexuels non protégés eux-mêmes responsables de grossesses non désirées et de transmission d’IST (infections sexuellement transmissibles), et quand on apprend qu’en plus des dommages cérébraux sont causés, on imagine que des campagnes de préventions s'imposent.
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