Alcool : le serial killer commence à être démasqué
A quand une stratégie européenne contre l'alcool ?
La commission européenne cherche à mettre au point une stratégie commune pour limiter la consommation de l'alcool sur le continent et réduire la facture pour la société. Pourquoi ? Les chiffres fournis par le rapport "L'alcool en Europe, une approche en santé publique" sont effrayants. Selon le Dr Peter Anderson de l'Institute of Alcohol de Londres, auteur du rapport, l'alcool représente 7,4% des morts prématurées en Europe, ce qui constitue la troisième cause de mortalité dans l'Union. Encore ne s'agit-il que des morts qui lui sont directement imputables. Autrement dit, les morts associées au tabac n'en font pas partie.
Vingt-trois millions d'Européens sont dépendants de l'alcool et les jeunes ne sont pas en reste : plus d'un adolescent sur six a recherché l'ivresse plus de 3 fois au cours du dernier mois. Sur le plan économique, le coût de cette catastrophe se chiffre à 125 milliards d'euros par an, soit 650 euros par foyer.
Alcool et tabac : les deux grands serial killers
L'alcool commence donc à être démasqué en tant que serial killer et cela est relativement récent. Jusqu'à présent on ne s'intéressait qu'aux conséquences de l'alcool sur les accidents de la route. On commence maintenant à élargir le champ de ses nuisances. Tout cela prend du temps, comme cela fut long pour comprendre que le tabac était lui aussi un serial killer. L'étude de Doll qui démontra la relation entre les cancers du poumon et le tabac date d'il y a 50 ans. Il aura donc fallu attendre une quarantaine d'années pour que les mesures anti-tabac soient prises.
Espérons que cela sera moins long pour l'alcool On peut quand même en douter, quand on voit par exemple qu'il aura fallu plus de 10 ans pour que les femmes enceintes soient averties du danger de l'alcool pour leurs futurs bébés. La dynamique la plus forte viendra peut-être des entreprises pour qui l'alcool représente un risque social et productif très élevé. De plus en plus de directeurs des ressources humaines sont à la recherche de solutions.
Pour nous faire une idée du chemin qui reste à parcourir, rappelons qu'aux Etats-Unis la consommation d'alcool par habitant est plus de deux fois moindre et que les taux de mortalité par cancers y sont beaucoup plus bas. Deux fois moins, cela reviendrait à ce qu'en Europe, les hommes boivent autant que les femmes, soit un verre par jour Car ce sont bien les hommes qui sont responsables des mauvais chiffres de l'alcool, et un verre par jour est bien la dose idéale, permettant de goûter au plaisir de l'alcool sans en subir les conséquences.
Finalement, c'est bien la notion de quantité qui est à revoir et on peut prévoir que les futurs messages de santé publique vont aller dans ce sens.
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