Alcool : votre corps se souvient de chaque verre
Cette campagne, qui débute dès le mois de novembre 2004, est lancée conjointement par le ministère de la Santé et l'Institut national de prévention et d'éducation pour la santé (INPES), pour sensibiliser le public au problème de l'alcoolisation excessive chronique/régulière. Par le biais des médias, elle informe sur les seuils de consommation à ne pas dépasser, les risques sanitaires et les moyens de les éviter. Un volet est spécialement dédié aux femmes enceintes afin de les informer de la nécessité de s'abstenir de boire de l'alcool durant toute leur grossesse.
Dans son discours présentant cette campagne, Philippe Douste-Blazy, ministre de la Santé, pose volontairement les bases de ce problème majeur de santé publique en France.L'alcool, deuxième cause de mortalité évitable après le tabac, est responsable de 45.000 décès annuels dont un tiers est dû à des cancers des voies aéro-digestives, et un tiers à des maladies digestives (cirrhoses, pancréatites) ou cardiovasculaires (cardiopathies, maladies cérébro-vasculaires). Quant au nombre de décès par an sur les routes, attribuables à l'alcool, il s'élève à 2.700. Et chez les jeunes, l'alcool intervient dans la moitié des accidents mortels de la circulation. Indirectement, l'alcool est également en cause dans nombre d'accidents du travail, de suicides, de délits ou d'homicides.Le nombre de personnes exposées à l'alcool et présentant des difficultés d'ordre médical, psychologique et social est de plus de cinq millions, dont deux millions seraient dépendantes. Environ 2.000 enfants, sur les 750.000 naissances en moyenne chaque année, sont touchés par une forme sévère du syndrome alcoolisation foetale. L'alcool est la première cause non génétique d'handicap mental chez l'enfant.Chez les jeunes, la consommation régulière d'alcool est en hausse et elle a lieu préférentiellement en fin de semaine.Rappelons également que le vin reste la boisson alcoolisée la plus consommée par les Français et que la prédominance du vin s'accentue plus l'âge avance.Malgré une baisse régulière de consommation d'alcool, la France reste l'un des plus gros consommateurs européens. Plus d'un homme sur cinq et une femme sur quinze sont des consommateurs excessifs. Le ministre de la Santé précise toutefois que « si l'on considère les personnes ayant recours au système de soins, la proportion de consommateurs excessifs est encore plus élevée et atteint un homme sur trois et une femme sur dix ! »
Les seuils à ne pas dépasser
Pour les femmes : pas plus de 2 verres d'alcool par jour (quel que soit le type d'alcool).Pour les hommes : pas plus de 3 verres d'alcool par jour.Pour les consommations occasionnelles : pas plus de 4 verres d'alcool en une seule occasion.Si vous devez prendre le volant : abstinence.
Consommation zéro pour les femmes enceintes
Dès le début et tout au long de la grossesse, une consommation même ponctuelle ou modérée d'alcool est dangereuse car elle peut entraîner des risques importants pour l'enfant à naître : complications durant la grossesse (retards de croissance du foetus, accouchements prématurés), troubles psychiques ou du comportement chez l'enfant. L'alcool agit sur l'embryon et le foetus, notamment sur son système nerveux et son cerveau. L'alcool passe du sang maternel vers le sang du foetus, à travers le placenta. La concentration plasmatique d'alcool chez le foetus et dans le liquide amniotique, devient rapidement très proche de celle de la mère.Le syndrome d'alcoolisation foetale constitue l'atteinte la plus grave de l'exposition prénatale à l'alcool. Il se manifeste notamment par des anomalies faciales, de la croissance, des dommages du système nerveux central qui peuvent entraîner un retard de développement, des déficits intellectuels et des troubles de l'apprentissage, de l'hyperactivité, des troubles de l'attention et/ou de la mémoire, une incapacité à contrôler sa colère, des difficultés à résoudre des problèmes, ainsi qu'une malformation de la boîte crânienne et de l'encéphale, et des troubles nerveux.Les données sont largement suffisantes pour recommander à toutes les femmes enceintes de s'abstenir de toute consommation d'alcool (même ponctuelle ou festive), dès le début et pendant toute la durée de leur grossesse.Contre le syndrome d'alcoolisation foetal, le ministre de la Santé a déjà présenté une série de mesures comprenant notamment une campagne d'information, un message sur les bouteilles d'alcool (du type : « La consommation d'alcool pendant la grossesse, même à faible dose, peut avoir des conséquences graves sur la santé du foetus et de l'enfant ») et une alerte dans le carnet de maternité.
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