Et si elle ne s’était pas fait dépister
Elle aurait très bien pu décider de ne pas se faire dépister du tout, refusant toute recherche génétique et toute mammographie, et se dire que si sa mère et sa tante étaient toutes les deux décédées de ce cancer, ce ne serait pas forcément son cas. En tant que médecins, nous rencontrons souvent des personnes qui ne veulent pas entendre parler de dépistage. L’idée même les effraye trop. Ce n’est pas simple, car nous savons maintenant à quels risques elles s’exposent. Dans le cas d’Angelina Jolie, sans aucun dépistage, le risque de diagnostiquer un cancer du sein trop tard, après l’apparition de symptômes évocateurs, aurait aussi été très élevé.
Alors faut-il suivre l’exemple d’Angelina Jolie ?
La réponse à cette question dépend beaucoup du pays dans laquelle elle se pose. En France, seule une femme sur deux se fait dépister. Et si un dépistage génétique est prescrit et revient positif, seules 2 % des femmes suivent l’exemple d’Angelina Jolie, contre 11% aux États-Unis, 40% au Royaume-Uni et 55% aux Pays-Bas.
Mais pour bien répondre à cette question, il faut vous en poser une autre : voulez-vous bénéficier au maximum des progrès de la médecine ? Si oui, l’option du dépistage s’impose car on pourra vous proposer des solutions parfaitement adaptées à votre cas et réduire considérablement vos risques. Au final, il restera toujours une question et vous aurez à prendre la décision. C’est ce que nous rappelle Angelina Jolie : c’est à chacun de décider pour sa santé.
Source : New York Times, 14 mai 2013, « My médical choice ».
Recevez encore plus d'infos santé en vous abonnant à la quotidienne de E-sante.
Votre adresse mail est collectée par E-sante.fr pour vous permettre de recevoir nos actualités. En savoir plus.