Des animaux bons pour la santé
Boris Levinson, psychanalyste, découvre par hasard lors d'une consultation avec un enfant autiste une interaction qui semblait impossible entre son chien et son petit patient. De séance en séance, l'enfant muré joue avec le chien, lui parle et accapare son attention et son affection, mais petit à petit, le médecin par l'intermédiaire du chien récupère l'attention de l'enfant : la zoothérapie était née, une discipline qui utilise l'animal familier sélectionné et éduqué par un professionnel de la santé comme médiateur au cours d'une thérapie.
Chacun dans son rôle
- Le chien, très polyvalent sera parfait pour les jeunes en difficulté sociale, les handicapés mentaux, les anxieux, les dépressifs, mais aussi les gens âgés.
- Le chat, moins facilement manipulable, apaisera en s'endormant sur les genoux avec des caresses qui feront baisser le rythme cardiaque et la tension artérielle.
- L'âne, plus rustique et résistant, supportera bien les enfants et en particulier les petits handicapés mentaux grâce à son calme et sa docilité.
- Le poney permettra aux handicapés physiques de s'épanouir. Attelé, on en confiera la conduite à des enfants qui se sentiront responsabilisés et valorisés.
- Le cheval de trait, impressionnant par son gabarit, sera utilisé avec des personnes agressives ou à fort tempérament qui trouveront du répondant.
- La chèvre, familière, curieuse et rigolote fonctionne bien avec les jeunes autistes et trisomiques.
- Enfin, la fourrure du lapin et du cochon d'Inde est intéressante pour le toucher. Leur petite taille sécurise et permet un contact au calme, le lapin pouvant faire ressurgir des souvenirs campagnards chez les personnes âgées.
En milieu carcéral
Dans un centre de détention au Québec la pratique de la zoothérapie a montré que la présence d'animaux permettait aux détenus de laisser tomber leurs défenses dans un milieu où les luttes de pouvoir n'offrent aucune possibilité d'exprimer ses émotions. Accorder son attention à une petite créature vivante sous-entend que la vie humaine mérite, elle aussi, d'être respectée et maintenue. Au cours de cette expérience, on a constaté une nette diminution de l'agressivité entre les détenus et une amélioration des échanges avec le personnel au cours des séances.
Un nez qui peut sauver
Le dépistage du cancer du poumon est onéreux et n'est efficace qu'en phase terminale. Un test basé sur l'analyse de la respiration qui dépiste également le cancer du sein est en cours mais a un sérieux compétiteur : le chien. La nouvelle étude du docteur Michael McCulloch de la Pine Street Foundation à San Anselmo en Californie et de son collègue polonais Tadeusz Jezierski de l'Académie des Sciences en Pologne est la première à tester des chiens en leur faisant renifler l'haleine des patients. Cinq chiens ont suivi une formation de trois semaines afin de reconnaître l'odeur du cancer du sein et du cancer des poumons. Dans le cadre du test, 86 personnes souffrant d'un cancer (dont 55 du cancer des poumons et 31 du cancer du sein), et 83 personnes en bonne santé ont été suivies. Le cancer des patients avait été diagnostiqué grâce aux techniques classiques telles la biopsie, la mammographie ou le scanner. Aucun n'avait suivi une chimiothérapie. Les chiens ont alors reniflé l'haleine des patients qui avait été capturée dans un tube. Dans respectivement 88 % et 97 % des cas, les chiens ont correctement 'diagnostiqué' le cancer. Les chiens avaient de meilleurs scores lorsqu'il s'agissait de détecter un cancer au premier stade.
La vessie
Pour David Neal, chirurgien et cancérologue de l'université de Cambridge, spécialiste de la vessie et de la prostate, il est possible que les chiens, dotés d'un odorat 10 à 100 000 fois plus puissant que celui d'un être humain, sentent 'l'odeur du cancer', les personnes malades sécrétant un taux anormal de protéines dans leur urine. Six chiens, entraînés, devaient identifier, parmi sept échantillons d'urine, le seul correspondant à un cancer de la vessie. Au cours de 54 essais, les chiens ont correctement sélectionné l'échantillon dans 41 % des cas, soit un taux de succès trois fois supérieur au simple hasard (14 % de réussite). C'est un résultat 'hautement significatif', souligne Tim Cole, professeur en statistiques médicales de l'Imperial College, à Londres.
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