Anticoagulants : vigilance chez les seniors
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Que faut-il surveiller ?

Pour l'héparine: le nombre des plaquettes est dosé deux fois par semaine au début, puis régulièrement si le traitement est prolongé. Au-delà de 10 jours, il est habituel de la remplacer par les AVK, dont la prise orale est plus commode.Pour les AVK: la surveillance doit être draconienne: c'est le dosage sanguin de l'INR qui renseigne sur la fluidité sanguine obtenue. La mise en route et l'adaptation des doses est tellement délicate qu'elle justifie habituellement une courte hospitalisation. Une prise de sang tous les deux jours au départ, puis hebdomadaire jusqu'à la parfaite stabilité de l'INR sont un minimum. Par la suite et sur toute la durée du traitement, un dosage toutes les trois semaines semble raisonnable, à rapprocher en cas d'événements particuliers (hospitalisation, nouvelle pathologie, etc.).

Quelques recommandations pratiques pour être plus tranquille avec les AVK.

  • Prendre le comprimé les soirs à heure fixe. En cas d'oubli, n'en prenez jamais le double le lendemain.
  • Noter, ou faire noter dans un carnet de suivi, la quantité prise jour après jour (il faut parfois alterner quart et demi-comprimé) et le résultat de l'INR après chaque prise de sang.
  • Les anti-inflammatoires, certains traitements des mycoses (miconazole) et l'aspirine (acide salicylique) font risquer les hémorragies graves. Autant le savoir une fois pour toutes: ces médicaments ne doivent jamais être associés aux AVK.
  • Se méfier de tout nouveau traitement dont la prise peut perturber l'assimilation des AVK: signalez ainsi sans relâche que vous prenez des anticoagulants, même à votre dentiste !
  • Demandez toujours conseil à votre pharmacien si vous décidez d'achetez un médicament sans ordonnance: par exemple, certains anti-douleurs en vente libre contiennent des anti-inflammatoires. A fortiori, n'acceptez jamais le remède miracle d'un proche ou d'un voisin !
  • Eviter de manger certains aliments riches en vitamine K, comme les céréales, les brocolis, les choux, la choucroute, les carottes, les abats, etc. Ils diminuent l'efficacité des AVK et déstabilisent l'INR, obligeant le médecin à modifier les posologies. Un INR qui fait le yo-yo est toujours facteur de plus grand risque…

Il existe une vraie place pour les traitements anticoagulants chez le sujet âgé. Si les dangers d'hémorragie doivent être pris au sérieux, il ne faut pas pour autant priver un malade d'un traitement efficace du seul fait de son âge. Mais une évaluation soigneuse des besoins par rapport aux risques, une surveillance draconienne, une reconsidération du traitement à chaque nouvel événement sont les clefs indissociables d'une prise en charge de qualité.

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