Sophrologie, hypnose, relaxation, acupuncture...
«Les patients sont très demandeurs en matière de médecines alternatives mais malheureusement, un tout petit pourcentage de patients en bénéficie. C’est une question de moyens, surtout par temps de crise», déplore le docteur Sylvie Dolbeault, chef du département des soins de support en oncologie à l’Institut Curie.
Trois disciplines y sont pratiquées :
- la sophrologie contre l’anxiété ou pour contrer les nausées en chimiothérapie,
- l’hypnose pour la préparation à la chimiothérapie,
- la relaxation pour les patients phobiques et anxieux.
L'efficacité des soins de support désormais reconnue
Elle explique comment ces thérapies douces sont sorties de l’artisanat : «Même si ces soins de support ne sont pas encore généralisés, ils sont reconnus par des études qui ont évalué leur intérêt pour les patients. On a réussi à légitimer ces approches et à coordonner notre travail en concertation.»
Des soins remboursés à l'hôpital
Aujourd’hui, chaque centre de lutte contre le cancer propose un ou plusieurs soins de support, remboursés dans le cadre des consultations de l’hôpital. Au centre René Huguenin et à l’Institut Gustave-Roussy par exemple, on pratique conjointement l’auriculothérapie (réflexologie dans l’oreille) et les traitements allopathiques. D’autres proposent l’acupuncture comme le professeur Alain Baumelou, directeur du centre intégré de médecine chinoise à La Pitié-Salpêtrière.
Des études scientifiques pour sortir des préjugés
Ostéopathie et chimiothérapie
L’ostéopathie en cancérologie est une discipline peu connue mais qui va certainement faire parler d’elle grâce à l’étude clinique menée par des ostéopathes du département Recherche de l’École Supérieure d’Ostéopathie à Paris-Marne-La Vallée : ils ont travaillé avec des médecins de plusieurs services d’oncologie de trois hôpitaux franciliens, et avec 40 patients. Publiés en octobre 2012 dans la Revue de l’Ostéopathie, les résultats mettent en évidence l’utilité de la prise en charge ostéopathique pour des patients sous chimiothérapie, avec une évaluation sur les effets secondaires et la qualité de vie. Les équipes ont notamment observé une diminution des nausées, des vomissements et des douleurs, tout comme une amélioration du sommeil.
Meilleure récupération après les traitements
Au Centre Léon Bérard à Lyon où une autre étude Ostéopathie et Cancer est également en cours (résultats pour 2014), l’ostéopathe Audrey Berthier pratique sa discipline en cancérologie et constate le soulagement chez ses patients : «Ils retrouvent leur mobilité car l’ostéopathie agit sur les dysfonctionnements mécaniques et articulaires avec une technique douce. On voit rapidement une amélioration et ils récupèrent plus vite après leur traitement.» À noter aussi que l’ostéopathie est la première médecine alternative à être remboursée par toutes les mutuelles et les assurances santé (ou presque). Cette spécialiste de l’ostéopathie en cancérologie conseille, pour ceux qui cherchent une aide complémentaire à leur traitement, de trouver un ostéopathe diplômé après 6 ans d’étude, formé à certaines techniques adaptées, et référencé dans l’un des trois syndicats : SFDO, ROF ou UFOF (www.sfdo.info,www.osteopathie.org ouwww.osteofrance.com).
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