Diabète : halte à la négligence !
Cette constatation émane du premier bilan de l'étude Entred (échantillon national représentatif des diabétiques en France), dont l'objectif est d'évaluer la prise en charge du diabète. Elle porte sur un total de 10.000 personnes adultes ayant bénéficié d'au moins une prescription d'antidiabétiques oraux et/ou d'insuline durant le premier trimestre 2001. La conclusion est très claire : « le suivi des diabétiques est insuffisant ».
Le principal élément de suivi d'un patient diabétique est, selon l'ANAES (Agence nationale d'accréditation et d'évaluation en santé), le dosage trimestriel de HbA1c ou hémoglobine glyquée. En effet, les pics de glycémies sont fréquents au cours d'un trimestre, plus l'hémoglobine se charge en sucre. A contrario, il est inutile de demander des dosages de la glycémie qui ne reflètent le taux de sucre qu'à un instant. Dans les faits, seuls 30% des patients ont bénéficié de trois dosages d'HbA1c sur un an.
D'autres anomalies de suivi sont également observées dans le dépistage annuel des complications et le contrôle du risque cardiovasculaire :
- seulement 63% des diabétiques pratiquent un dosage des lipides (cholestérol total, triglycérides, bilan lipidique) ;
- 71% bénéficient d'une créatininémie ;
- 18% d'un dépistage de la microalbuminurie ;
- 50% d'un fond d'oeil ;
- 20% d'un électrocardiogramme.
Ces dosages permettent de dépister le plus précocement possible les complications graves qui menacent le diabétique :
- l'infarctus du myocarde (première cause de décès chez le patient diabétique) ;
- la cécité (première cause de cécité en France) ;
- l'insuffisance rénale terminale (première cause de cécité en France).
A défaut d'un bon suivi, ces redoutables complications s'installent avec leur cortège de coûts et de souffrances : les hospitalisations sont de plus en plus fréquentes et les coûts sont multipliés par trois.Il s'agit bien d'un problème de responsabilités partagé entre le médecin et son malade. Il faut que ce dernier soit bien informé de la stricte nécessité de ce suivi et il faut que le médecin formalise l'échéancier de ces prescriptions d'examens complémentaires.
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