Enfin un traitement efficace de l'alcoolodépendance ?
La dépendance aux drogues, au tabac, à l'alcool, est associée à une augmentation cérébrale de dopamine, ce neuromédiateur qui nous pousse à « en vouloir toujours plus ». Le topiramate, anti-épileptique, a notamment pour effet de diminuer la libération cérébrale de dopamine. Il est donc un bon candidat pour des essais thérapeutiques dans des syndromes de dépendance.
Dans cette étude, 150 buveurs chroniques, non abstinents, ont reçu soit du topiramate, soit un placebo durant douze semaines (la dose était augmentée progressivement jusqu'à la 12e semaine, puis maintenue à 300 mg/j jusqu'à la fin de l'étude). Les patients étaient vus toutes les semaines et le protocole d'étude prévoyait une visite hebdomadaire d'éducation thérapeutique par des infirmières ayant reçu une formation spécifique.
Les résultats sont en faveur du topiramate pour tous les critères d'efficacité étudiés. Les patients ayant bénéficié du topiramate buvaient moins de verres par jour que ceux sous placebo, avaient moins de journées d'alcoolisation massive (-60% vs -33%), davantage de jours d'abstinence (44% vs 18%) et une moindre envie compulsive de boire. Le topiramate marchait aussi bien chez les alcoolodépendants récents et anciens.
Puisque la durée de l'étude est courte et qu'il n'y a pas de données à distance de l'arrêt, cette étude permet de conclure à l'efficacité du topiramate pour l'initiation de l'abstinence plutôt que pour sa consolidation. L'idée émergeante est que des combinaisons d'agents pharmacologiques (acamprosate, naltrexone) pourraient être utilisées à différentes étapes du traitement de l'alcoolodépendance afin d'optimiser les résultats.
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