Être gaucher, ça change quoi ?
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Un cerveau moins spécialisé

La différence entre gaucher et droitier se situerait également au niveau cérébral.

On a longtemps considéré l’hémisphère gauche comme la partie dominante du cerveau. Chez les droitiers, c’est en effet dans cet hémisphère que se trouvent les zones du langage ou de l’écriture, compétences « nobles » en comparaison des aspects émotionnels qui sont gérés par le côté droit du cerveau.

Or, chez le gaucher cette répartition n’est pas toujours aussi marquée.

Chez la majorité d’entre eux, le partage des compétences entre les deux hémisphères du cerveau n’est pas aussi clair. La zone du langage peut par exemple se trouver à gauche, à droite ou encore des deux côtés. Les hémisphères sont donc moins spécialisés.

Être gaucher a un impact sur la santé

Cette construction cérébrale atypique a-t-elle un impact sur la santé ?

On trouve un peu plus de gauchers dans certaines pathologies liées au cerveau, chez les épileptiques ou les autistes par exemple. 41 % des schizophrènes seraient par exemple gauchers (1) alors qu’ils ne représentent que 15 % de la population générale.

Un cerveau moins latéralisé pourrait toutefois offrir un avantage face aux lésions consécutives à un accident vasculaire cérébral (AVC) par exemple. Puisque les différentes fonctions sont mieux réparties dans le cerveau, les gauchers peuvent en effet mieux récupérer – ou compenser – face à des lésions localisées.

Les gauchers vivraient toutefois en moyenne moins vieux que la population générale, deux ans de moins selon une étude (2). En cause : le risque d’accidents. Les gauchers ne sont pas plus maladroits mais doivent par contre évoluer dans un monde taillé sur mesure pour les droitiers et utiliser leur main la moins habile ou adopter des postures inadéquates pour employer certaines machines par exemple.

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Source : Merci au Pr Patrick Vuilleumier, neurologue au CHU de Genève et Pr de neurosciences fondamentales à l’Université de Genève.
(1) Jadon R. Webb et al., SAGE Publications. Published online October 30, 2013.
(2) John P. Aggleton et al., Journal of Epidemiology and Community Health. 1993; 47: 206-209.