Génétique et comportement : la médecine de demain
Un gène qui favorise l'Alzheimer et protège contre la DMLA
En fait, l'influence de nos gènes - qui est majeure - est modérée par nos comportements. Le gène codant pour l'apolipotrotéine E4 (ApoE4), dont le rôle est de transporter le cholestérol dans le cerveau, multiplie ainsi par trois le risque de faire une maladie d'Alzheimer. Mais cette augmentation est fortement modérée par le comportement de ceux qui le portent. Par exemple, les porteurs de l'ApoE4 qui ne boivent pas d'alcool ne voient pas leur risque augmenter. Chez eux aussi, l'effet préventif des oméga 3 est majeur, allant jusqu'à diminuer le risque de plus de 50% en mangeant du poisson 2 à 3 fois par semaine.
En revanche, ce même gène de l'ApoE4 protège ses porteurs de la dégénérescence maculaire liée à l'âge (DMLA). Ainsi, d'un côté il expose à un risque majeur, de l'autre il protège contre un autre risque majeur.
Des gènes dont l'expression dépend de nos comportements
De son côté, la DMLA est favorisée par un gène dénommé CFH, mais celui-ci ne s'exprime que chez ceux qui sont en surpoids, c'est-à-dire dont l'indice de masse corporel (IMC) est supérieur à 25. Rappelons que l'IMC se calcule en divisant deux fois le poids en kg par la taille en mètre (exemple : 60 : 1,7 : 1,7 = 20,7).
D'une certaine manière, on peut voir dans ces deux exemples de gènes codant pour des maladies graves que le comportement est déterminant : ne pas boire d'alcool ou très peu, manger souvent du poisson et ne pas être en surpoids vont constituer la meilleure des médecines préventives.
Une autre médecine préventive se dessine, celle des traitements adaptés. Par exemple, en prévention de la DMLA, la prise quotidienne d'oméga 3 et de vitamines à fortes doses a fait la démonstration de son efficacité. Dans la prévention de la maladie d'Alzheimer, c'est la prise quotidienne de DHA (l'un des composants des oméga 3 et que l'on peut obtenir soit en mangeant souvent du poisson, soit en prenant des capsules d'oméga 3), qui vient de démontrer son efficacité potentielle.
Le diagnostic génétique à visée préventive devrait donc se généraliser dans la prochaine décennie. L'avantage est qu'on ne se battra plus contre un risque hypothétique mais contre un risque réel. Cela changera complètement notre vision des traitements préventifs !
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