Cancer du sein : prédire l’avenir grâce à la génétique
Aujourd’hui, grâce aux chimiothérapies, plus des trois quarts des cancers du sein sont guéris à 10 ans. Néanmoins, il faut parfois savoir lever le pied. Dans le cancer du sein, l’emploi de "signatures génomiques" ou tests compagnons font parler le génome de la tumeur. Dès 2016, ils vont permettre d’épargner aux femmes des chimiothérapies et des hormonothérapies inutiles.
Pr Marc Spielmann, gynécologue, Hôpital américain (Neuilly-sur-Seine) et Institut français du sein (Paris) : « Lors de la découverte d’un cancer du sein sous dépendance hormonale (hormono-dépendants, 75% des cas), on hésite très souvent entre un traitement antihormonal seul ou précédé d’une chimiothérapie. Parce qu’il est capable d’estimer précisément le risque individuel, ce test permet de se passer d’une chimiothérapie dans 40 à 45% des cas !
Les signatures génomiques permettent aussi d’évaluer le risque de récidive. Par exemple, si celui-ci est inférieur à 11, 99,2% des patientes seront en vie sans chimiothérapie préventive à 5 ans. Avec certitude, on peut alors éviter la chimiothérapie dans cette population. Enfin, ces tests sont en mesure de prédire les rechutes tardives, c’est à dire au-delà de 10 ans. Chez les femmes identifiées à faible risque de rechutes tardives par la signature génomique, on peut alors se contenter de cinq ans de traitement antihormonal au lieu de 10 ans chez celles à haut risque ».
Dans l’immédiat, ces tests compagnons seront réservés aux hôpitaux. C’est dommage car 75% des cancers du sein en France sont traités dans le secteur privé. D’autres tests sont encore du domaine de la recherche fondamentale, notamment les signatures génomiques propres aux métastases, ces tumeurs qui disséminent hors du foyer tumoral d’origine.
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