Hommes et alcool : une liaison dangereuse
Outre la recherche d'effets psychoactifs immédiats, existerait-il d'autres motivations poussant spécifiquement les hommes, plus que les femmes, à consommer de l'alcool ?
La réponse est « oui » et relève de la recherche de l'identité masculine. Plus précisément, l'alcool, profondément enraciné dans la culture française et dans l'imagerie traditionnelle des hommes, participe à la construction de leur identité : l'alcool, c'est la France ou la région dont on vient, l'héritage du père, le signe de la virilité.
C'est ce que révèlent, entre autres, les résultats d'une étude intitulée « Les hommes et l'alcool, représentations, attitudes et comportements » (1), initiée par le Ministère de la santé, de la famille et des personnes handicapées et menée en juin dernier, auprès d'un échantillon de 50 buveurs excessifs âgés de 25 à 60 ans. Celle-ci est la première du genre à mettre en lumière les représentations et attitudes des hommes face à l'alcool et à identifier les noyaux de résistance aux messages de prévention.
Les consommateurs excessifs ont une perception subjective de l'excès : « la limite c'est celle qu'on se donne ».Il s'avère que les hommes sont deux fois plus nombreux que les femmes à boire de l'alcool tous les jours, trois fois plus souvent ivres, et que les risques de dépendance à l'alcool sont trois fois plus élevés chez eux que chez les femmes. D'autre part, l'attachement affectif et culturel à cette substance entraîne une difficulté à évaluer objectivement les effets et risques sanitaires liés à sa consommation. Et, quasi-systématiquement, les hommes ont plutôt tendance à sous-estimer cette consommation…
Pourtant, comme le rappellent les experts, il existe des repères simples permettant une consommation d'alcool sans risque, se situant à trois verres par jour maximum pour les hommes (deux verres maximum pour les femmes), à condition qu'elle ait lieu en dehors de situations à risque particulières (conduite automobile, prise de médicaments psychotropes…). L'excès, contrairement à ce que la plupart des hommes interrogés dans cette étude semblent croire, se situant avant l'ivresse ou la dépendance car, est-il besoin de le rappeler, le corps en subit insidieusement les effets délétères…
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