La mastectomie préventive : un rempart au cancer du sein
Qui sont les femmes à haut risque de cancer du sein ?
Certaines femmes présentent un risque accru de cancer du sein : âge, hygiène de vie (alcool, sédentarité…), antécédents personnels et antécédents familiaux (5 à 10% des cancers du sein sont héréditaires).
Mutation des gènes BRCA-1 ou BRCA-2
Mais la mastectomie préventive n’est proposée qu’aux rares femmes présentant une prédisposition génétique au cancer du sein, c’est-à-dire à celles qui portent une mutation des gènes BRCA-1 et/ou BRCA-2 (2 femmes sur 1.000 sont porteuses des deux gènes) et qui sont à haut risque de cancer du sein.
Antécédents familiaux de cancers du sein
En pratique, une consultation génétique peut être proposée aux femmes qui ont connaissance de cancers du sein dans leur famille en ligne directe (mère, grand-mère, tantes, sœurs, filles) pour évaluer les risques et éventuellement décider d’un programme de dépistage génétique ou d’avancer l’âge de la première mammographie.
Test génétique
En cas de test génétique positif (confirmant qu’une femme est porteuse des gènes BRCA-1 et/ou BRCA-2), des mesures préventives sont mises en place et une mastectomie préventive peut être proposée. Les proches parentes informées peuvent elles aussi décider de réaliser un tel test génétique. En France, ce test coûte 2000 euros et est pris en charge par l’Assurance maladie.
En quoi consiste la mastecomie préventive ?
La mammectomie prophylactique (ou mastectomie préventive) consiste à ôter chirurgicalement la totalité de la glande mammaire, en conservant tout ou partie de la peau et parfois le mamelon et l’aréole en vue d’une reconstruction. La reconstruction mammaire qui consiste à poser un implant mammaire est ensuite réalisée immédiatement ou dans un second temps lors d’une deuxième intervention.
Conséquences de la mastectomie
Il s’agit d’une intervention lourde et aux conséquences importantes avec notamment, outre les risques liés à la chirurgie et à l’anesthésie, une perte de la sensibilité mammaire en raison de la perte des terminaisons nerveuses avec retentissement sur la sexualité et des cicatrices.
La mastectomie écarte-t-elle définitivement le risque de cancer du sein ?
Dans la population générale, le risque de développer un cancer du sein pour une femme au cours de sa vie est de 10% (une femme sur dix), contre 40 à 85% pour les femmes porteuses d’un ou des deux gènes.
L'ablation des ovaires pour se protéger aussi ?
Les ovaires produisant des hormones agissant sur les seins et l’ablation des ovaires (et des trompes) peut aussi être proposée en prévention de ce cancer et du cancer du sein, avec à la clé une réduction de moitié du cancer du sein. Le fait d’être porteuse d’une ou des deux mutations génétiques expose aussi à un surrisque de cancer de l’ovaire compris entre 10 et 40%.
Une forte diminution des risques de cancer du sein et des ovaires avec la double mastectomie
C’est ainsi que la double mastectomie diminue très fortement le risque de ces deux cancers, d’environ 90%, mais sans les annuler totalement. Dans le cas de l’actrice Angelina Jolie par exemple, son risque de développer un cancer du sein, évalué à 87 % (et à 50 % pour un cancer de l’ovaire) est réduit à 5% grâce à l’intervention.
Un choix très personnel
Dans tous les cas, le choix de subir ou non cette intervention sur recommandation du cancérologue revient entièrement à la patiente. Actuellement en France, seules 2% des femmes dépistées décident de recourir à cette intervention, contre 55% aux Pays-Bas, 40% au Royaume-Uni et 11% aux Etats-Unis. Et lorsque l’intervention est refusée, une surveillance rapprochée est mise en place avec un suivi clinique, radiologique, échographique mammaire et par IRM pluriannuelle.
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