Mise en garde sur le maquillage des sourcils : ils peuvent devenir orange ou rouge !
Des sourcils rouges, oranges voire roses ce n'est pas vraiment ce à quoi les clientes s'attendent en ayant recours au maquillage semi-permanent des sourcils. La chaîne L'Atelier du Sourcil à Paris semble être la première concernée par les nombreuses plaintes sur les réseaux sociaux, révèle le magazine 60 Millions de consommateurs.
Le maquillage semi-permanent peut s'appeler aussi semi-pigmentation, micro-pigmentation, tatouage semi-permanent, microblading, etc. Mais quelque soit le terme utilisé, attention au résultat.
"Pas une seule fois les vendeuses ne m'ont avertie que la couleur pouvait virer au rouge, se plaint Marlène auprès de 60 Millions de consommateurs. Elles m'ont juste indiqué que la couleur allait disparaître au fur et à mesure du temps. Force est de constater que la couleur d'origine disparaît... mais laisse place à une peau rouge, rose orangée", explique la cliente.
"40 euros par retouche"
Pour masquer cette couleur disgracieuse, Marlène est obligée de faire des retouches quatre fois par an. Sur le moment, la couleur s'estompe mais elle revient très vite. Le problème pour ces clientes n'est pas tant la couleur que le fait qu'elles ne peuvent pas s'en débarrasser après.
"J'ai décidé de ne plus poursuivre les opérations, sachant que c'est un gouffre financier, révèle la Parisienne. Il faut compter environ 200 euros pour la première semi-pigmentation et 30 euros pour l'épilation des sourcils qui est obligatoire la première fois, puis environ 40 euros par retouche", poursuit-elle.
Comme seule justification, L'Atelier du Sourcil explique à 60 Millions de consommateurs que "le pigment peut en effet s'altérer sur certaines peaux, c'est pourquoi il est nécessaire de réaliser des retouches tous les 3, 6, 9 ou 12 mois en fonction de la tenue du pigment sur votre peau".
Une nouvelle réglementation en cause
"Avant les pigments asiatiques qu'on utilisait viraient moins, mais ils contenaient des métaux lourds et sont désormais interdits. On s'approvisionne aujourd'hui chez un fournisseur français dont les pigments respectent la réglementation, mais s'avèrent moins stables", se défend la fondatrice de l'Atelier du Sourcil.
Régine Ferrère, la présidente de la Confédération nationale de l'esthétique-parfumerie (CNEP) soutient que plusieurs facteurs peuvent expliquer ces désagréments. "Une injection pas assez profonde des pigments pourrait, selon elle, provoquer ce phénomène de dégradation des couleurs. Le pigment serait plus fragile face aux UV, à l'eau, au sel etc."
Pour se protéger, l'Atelier du sourcil fait signer une déclaration de consentement éclairé à ses clientes où elles reconnaissent "avoir pris connaissance des risques du maquillage semi-permanent" et "avoir conscience qu'il existe un certain degré d'imprévisibilité dans le résultat attendu".
Mais Marlène l'assure, on ne lui a jamais fait signer ce document en 2016 quand elle est venue la première fois. Dans tous les cas, il n'est indiqué à aucun moment que ce maquillage semi-permanent pouvait devenir permanent.
Quelles solutions ?
Le maquillage semi-permanent serait alors plus un tatouage qu'un maquillage. Mais par pour l'Atelier du Sourcil qui affirme qu'on "ne touche pas le derme. On reste dans les couches superficielles de la peau". C'est en effet ce qu'affirme le site internet de la chaîne, qui ne précise toutefois pas les risques de la procédure.
La seule solution pour ces clientes reste alors le détatouage. Certains centres proposent un détatouage de cette zone particulière mais il faut savoir que cette technique n'est pas sans risque.
"Le détatouage libère dans l'organisme des métaux ou des sous-produits organiques connus pour être toxiques, cancérigènes ou mutagènes", explique Jean-Claude Larrouy dans son analyse sur les risques induits par le détatouage au laser, publiée dans la revue Annales de Dermatologie et de Vénéréologie.
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Risques induits par le détatouage au laser. Annales de Dermatologie et de Vénéréologie. Juillet 2015