Plantes médicinales : appel à la prudence
Actée à grappes : une plante médicinale associée à des atteintes du foie
Mi-juillet 2006, l'Agence européenne du médicament (EMEA) a signalé 42 cas d'atteinte hépatique liés à la consommation d'une plante médicinale originaire d'Amérique du nord : l'actée à grappes (Actaea racemosa ou Cimicifuga racemosa). Celle-ci revendiquait une indication dans les troubles de la ménopause, sans qu'aucune preuve d'efficacité n'ait été apportée.
En France, deux cas ont été enregistrés mais l'implication de l'actée à grappes n'a pas été formellement établie. Quoi qu'il en soit, l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps) a immédiatement émis des recommandations. Elle conseille vivement aux personnes prenant des médicaments ou produits contenant de l'actée à grappes d'arrêter immédiatement si des symptômes d'atteinte hépatique se manifestent : fatigue, perte d'appétit, jaunisse, douleurs abdominales, nausées, vomissements, coloration foncée des urines. Par ailleurs, elle recommande d'informer systématiquement son médecin de la prise de tout produit à base de plantes médicinales.
N'achetez pas de médicament sur internet, ni même des plantes médicinales !
En France, aucune spécialité pharmaceutique à base d'actée à grappes n'a reçu d'autorisation de mise sur le marché dans l'indication des troubles de la ménopause. Seul un médicament dénommé Cimipax® (laboratoires Iprad) en contient et est uniquement recommandé dans le traitement de certains troubles mineurs du sommeil. Et enfin, quelques médicaments homéopathiques qui en contiennent sont autorisés.
Tout autre approvisionnement en produits à base d'actée à grappes ne peut donc être qu'en dehors des circuits pharmaceutiques officiels.
En conclusion, il ne faut pas prendre n'importe quoi sous prétexte d'un hypothétique effet pour la santé. On ne peut se fier qu'aux spécialités ayant prouvé leur efficacité et leur innocuité. Lorsque c'est le cas, une demande d'autorisation de mise sur le marché est généralement demandée, laquelle est soigneusement examinée par l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps).
Ce qui signifie également qu'il ne faut pas se procurer de spécialités médicinales en dehors des circuits de distribution officiels, comme par exemple sur internet. En effet, lorsque le mode de distribution n'est pas contrôlé, toutes sortes de falsifications sont possibles : allégations mensongères, principes actifs de mauvaise qualité ou carrément absents, etc., soit autant de paramètres qui peuvent rendre ces produits dangereux pour la santé.
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