Polyarthrite rhumatoïde : anti-TNF alpha au secours de la douleur
Des douleurs par ''poussées''
La polyarthrite rhumatoïde (PR) est une maladie des articulations qui se manifeste de différentes façons et qui peut évoluer différemment d'une personne à une autre. Il est parfois difficile de la diagnostiquer lors de ses premières manifestations, car il existe d'autres maladies des articulations.
C'est une pathologie évolutive qui nécessite une prise en charge la plus précoce possible par un spécialiste, le rhumatologue. Elle évolue de façon imprévisible avec des alternances de «poussées» inflammatoires douloureuses et des moments de répit. Cette maladie a de sérieuses conséquences sur l'équilibre psychologique et affectif, et sur la vie professionnelle et sociale à cause de la fatigue, des douleurs et des déformations articulaires qu'elle entraîne. Les clés d'une prise en charge efficace sont un traitement adapté, un recours aux différents professionnels de santé, un soutien de l'entourage affectif et professionnel, et la mise en place d'adaptations facilitant la vie quotidienne.
Des anti-inflammatoires puissants
Pour près de 70% des patients, la douleur perturbe très sérieusement les activités professionnelles et domestiques. Et elle affecte les relations avec l'entourage dans 40% des cas. C'est ainsi qu'en plus d'une éducation thérapeutique (1), les traitements pour soulager la douleur et les articulations sont essentiels. Dans ce domaine, à côté des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), des corticoïdes, des antalgiques classiques et des traitements de fond type méthotrexate, l'arrivée d' « anti-inflammatoires puissants » que sont les anti-TNF alpha (Remicade®, Enbrel®, Humira®...), a transformé la vie des malades les plus sévèrement touchés. L'anti-TNF alpha a démontré son efficacité clinique sur l'ensemble des maladies inflammatoires (PR, maladie de Crohn, spondylarthrite ankylosante et psoriasis). En ce qui concerne la PR, les résultats à long terme ont confirmé la réduction des signes et des symptômes, ainsi que le maintien des capacités fonctionnelles. Par ailleurs, il a été démontré une réduction de la vitesse de progression de la destruction articulaire.
La prise en charge à l'aide d'un anti-TNF alpha relève d'un centre expert. Une perfusion en intraveineuse est effectuée toutes les six à huit semaines, sous la surveillance et le contrôle de spécialistes. En dehors de tout incident, cette surveillance consiste à évaluer régulièrement les signes vitaux (pression artérielle, pouls), environ toutes les demi-heures. Les patients atteints d'insuffisance cardiaque légère doivent être davantage surveillés.
Au final, grâce à sa demi-vie très longue dans l'organisme, les anti-TNF alpha ne nécessitent un rendez-vous médical que tous les deux mois environ. Un changement notable pour les patients qui ont l'habitude des rendez-vous à répétition dans les hôpitaux. Autre avantage, la perfusion ne requiert pas d'hospitalisation, elle se réalise assis dans un fauteuil, en ambulatoire : « on entre le matin, on sort le soir ».
(1) L'éducation thérapeutique s'impose depuis plusieurs années comme un nouvel acte de soin dans la prise en charge des pathologies chroniques. L'objectif est d'entretenir ou aider à l'acquisition de comportements favorables à une gestion optimale de la maladie et ses traitements. A la clé, l'efficacité des traitements est maximale, les patients sont davantage autonomes et bénéficient d'une meilleure qualité de vie.
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