Polyarthrite rhumatoïde : les patients attendent toujours leurs médicaments
Il existe des traitements, mais faute de budget, nombre de malades sévèrement atteints ne peuvent en bénéficier ! Alerté par le coup de gueule des patients, soutenus par les rhumatologues contraints de devoir faire un choix inacceptable (à quel patient plutôt qu'un autre vont-ils prescrire le médicament ?), Jean-François Mattéi, ministre de la Santé, vient de promettre le doublement du nombre des traitements en 2003 en assurant que plus de 10.000 malades atteints de polyarthrite rhumatoïde bénéficieraient fin de l'année prochaine des plus récentes molécules.
Cette redoutable affection qui déforme et détruit les articulations, touche près de 250.000 Français. Aujourd'hui, nous disposons de nouveaux médicaments dits « révolutionnaires » car capables de bloquer l'évolution de la maladie. Ces molécules sont des anti-TNF alpha comme Remicade (infliximab) et Enbrel (étanercept). Elles peuvent radicalement changer la vie des patients. Non seulement la douleur est diminuée, mais certains peuvent même reprendre leur travail après plusieurs années d'invalidité.
Le seul inconvénient vient de leur coût très élevé fixé par les laboratoires : autour de 9.200 euros (soit environ 60.000 francs) par an et par malade, ce qui explique en partie les restrictions imposées par l'administration. A l'heure actuelle, 23.000 à 30.000 patients atteints des formes les plus sévères devraient bénéficier de ces anti-NTF alpha. Or, ils ne sont que 5.500 à y avoir accès. De plus, il existe une forte disparité régionale des crédits. Cette polémique financière, ne datant pourtant pas d'hier, relance le problème des coûts faramineux de certains traitements délivrés par les hôpitaux. A la différence des médicaments de ville, leurs tarifs ne font pas l'objet de négociations globales avec l'Etat. Ainsi, un fabricant en situation de monopole peut fixer son prix en toute liberté.
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