La procréation assistée s'ouvre aux porteurs du virus du Sida
Selon les lois de bioéthique de 1994, les techniques d'assistance médicale à la procréation (AMP) étaient réservées aux couples stériles souhaitant concevoir un enfant et aux couples fertiles mais à haut risque de transmission de certaines maladies graves susceptibles d'être transmises héréditairement. Le ministre délégué à la Santé vient d'inclure dans le cadre des indications légales, l'utilisation de ces techniques AMP (fécondation in vitro, micro-injection de spermatozoïdes, diagnostic préimplantatoire) chez les couples séropositifs. Le décret publié au journal officiel du 15 mai 2001 définit la prise en charge particulière des patients et détaille les précautions matérielles que doivent prendre les équipes spécialisées en AMP et en virologie. En pratique, le personnel soignant devra être spécifiquement formé à la prise en charge de ces patients et au traitement des prélèvements à risque viral. Seuls les laboratoires agréés pourront proposer ces techniques à des couples séropositifs, que le corps médical et l'administration qualifient de « sérodifférentes ».
L'homme est séropositif
Afin de réduire le risque de contamination de la femme et de l'enfant, les techniques employées visent à éliminer la présence de VIH dans le sperme. Celui-ci est en quelque sorte « lavé et préparé », puis la « charge virale » est mesurée dans la fraction finale des spermatozoïdes destinés à être utilisés pour la fécondation. Le sujet doit conserver un certain niveau de défenses immunitaires et ne pas souffrir de pathologies évolutives. Si la quantité de VIH présente dans le liquide séminale est supérieure à 10.000 par millilitre, la prise en charge ne sera pas possible tant que cette situation perdure. Dans tous les cas, le couple doit respecter une vie sexuelle protégée, y compris pendant la grossesse et l'allaitement.
La femme est séropositive
L'AMP est envisagée pour réduire la contamination du conjoint à l'aide d'une insémination ou en cas d'infertilité du couple. Mais, dans tous les cas, cette pratique ne diminue pas le risque de contamination de l'enfant à naître, qui peut se produire durant la grossesse ou l'accouchement. Avant toute décision, il faudra donc tenir compte de ce risque, mais également des conséquences éventuelles liées aux traitements administrés durant la grossesse.
Recevez encore plus d'infos santé en vous abonnant à la quotidienne de E-sante.
Votre adresse mail est collectée par E-sante.fr pour vous permettre de recevoir nos actualités. En savoir plus.