Schizophrénie : Conseils pratiques
Pendant l'adolescence, être vigilant
Si vous constatez que votre adolescent s'isole, a de plus en plus de difficultés à l'école, délaisse ses amis et ses activités, bref, si vous voyez qu'il change de semaine en semaine, ouvrez l'œil. Il peut s'agir d'une peine d'amour, d'une dépression ou d'un problème de drogue, entre autres, mais peut-être aussi de symptômes annonciateurs de la schizophrénie. Si cela fait quelques mois qu'il passe tout son temps dans sa chambre, il est temps de consulter. Encore plus s'il agit bizarrement ou s'il parle de façon incohérente, s'il entend des voix, s'il craint d'être espionné, etc.
Choisir les bons mots
Vous le savez, les adolescents sont très susceptibles. Pour amener le vôtre à voir le médecin, allez-y en douceur. Si vous lui dites "Tu es fou, on va voir le docteur", il va se braquer et il sera difficile d'obtenir sa confiance par la suite. Dites plutôt : "J'ai remarqué que tu as beaucoup changé et que tu as l'air malheureux. J'ai l'impression que cela cache un tourment, une inquiétude et il y a des gens qui peuvent t'aider à surmonter cela. Allons voir le médecin traitant."
Prendre les grands moyens
Votre adolescent refuse de consulter un médecin et sombre de plus en plus ? Un recours existe, désagréable il est vrai, mais qui constitue parfois la seule chance de diagnostic et de traitement. C'est l'ordonnance d'examen psychiatrique d'un tribunal. En désespoir de cause, vous pouvez soumettre le problème à un juge (en indiquant les comportements anormaux notés chez votre enfant, en soulignant qu'il s'agit probablement d'une maladie qui peut être dangereuse pour lui ou pour autrui, et que votre enfant refuse de se faire soigner). Le juge peut ordonner que votre adolescent soit amené à l'hôpital afin qu'un psychiatre puisse poser un diagnostic et proposer un traitement. Dans 90 % des cas où le psychiatre diagnostique une schizophrénie, une hospitalisation est probable (qui dure en moyenne un mois) en vue d'amorcer un traitement qui se prolongera en clinique externe.
Surveiller la fidélité au traitement
Lorsque l'adolescent revient à la maison, il est primordial qu'il poursuive son traitement pendant environ un an après la disparition complète des symptômes aigus, tel que prescrit par le médecin. Il est essentiel de bien comprendre que plus le traitement est commencé tôt, et plus il est bien suivi, plus les chances d’une nette amélioration, voire d’une guérison (dans 15 à 20 % des cas) sont importantes.
Si le traitement cesse prématurément, les risques de rechute sont de l'ordre de 80 % après un premier épisode de symptômes aigus. Essayez de le persuader de continuer. Vous ne serez pas seul : les schizophrènes sont régulièrement suivis par des professionnels qui veillent, eux aussi, à ce que le traitement soit bien observé. Il faut aussi motiver le jeune à poursuivre son programme de réadaptation, le cas échéant.
Continuer sa vie
Cela peut sembler difficile, mais il importe que vous poursuiviez votre propre existence. Vous ne devez pas sacrifier votre vie de couple et votre vie personnelle. Vous avez besoin de cet équilibre pour rester fort face à la maladie et pour vous occuper de vos autres enfants.
Laisser le jeune schizophrène vivre sa vie
Arrivé à l'âge de 20-25 ans, il est normal de quitter la maison, même si l'on est schizophrène. Il existe un grand nombre d'hébergements supervisés et adaptés au niveau de chacun (résidences d'accueil, foyers de groupe, appartements avec supervision de professionnels, par exemple). Votre jeune doit apprendre à devenir le plus autonome possible ; il pourra peut-être même trouver un travail à temps partiel qui répond à ses besoins et capacités.
Si le traitement a été bien mené, et qu’une guérison ou une très nette amélioration sont constatés, la reprise d’une vie tout à fait normale, incluant des études normales, est possible.
Schizophrénie : Quand consulter ?
- Le comportement de votre adolescent est inquiétant (il se retire dans sa chambre, cesse de voir ses amis, délaisse l'école, ne s'intéresse plus à ses activités, etc.).
- Un de vos proches agit bizarrement (hallucinations, délires, gestes aberrants, etc.).
- Vous constatez une rechute après arrêt ou diminution de son traitement.
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