Le suicide, une cause de mortalité trop négligée chez les personnes âgées
Le taux de suicide s'accentue avec l'âge
A l'occasion de la Journée internationale de la prévention du suicide, le 10 septembre dernier, l'Association internationale pour la prévention du suicide (IASP) et l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) ont lancé un appel pour inciter les professionnels de santé, les acteurs sociaux et les bénévoles à participer aux actions de sensibilisation sur le suicide.
L'enjeu est de taille. Au-delà du million de morts volontaires chaque année, on compte aussi chaque jour dans le monde plusieurs milliers de tentatives de suicides. Considéré comme un problème majeur de santé publique, le suicide est à l'origine de près de la moitié des morts violentes. Il est pourtant en grande partie évitable. L'IASP, l'OMS et leurs partenaires préconisent un traitement et un suivi adaptés pour les personnes aux comportements suicidaires. Ils jugent également la couverture médiatique accordée aux suicides insuffisante ou trop légère. En effet, le sujet revêt encore un caractère tabou et ses conséquences demeurent mal connues. Le taux de mortalité par suicide est pourtant plus élevé que celui des conflits armés, des actes terroristes et des homicides réunis. Outre les séquelles physiques et morales, le suicide aurait un coût économique estimé à plusieurs milliards de dollars. Si le phénomène a augmenté de 60% depuis les 50 dernières années, certains experts tablent sur une poursuite de cette hausse et sur un chiffre de 1,5 million de morts par suicide à l'horizon 2020. Lieu de rencontre privilégié pour les acteurs de la prévention du suicide, l'IASP anime plusieurs groupes de travail sur ces thématiques, dont un relatif au suicide chez les personnes âgées.
En 2006, la France a enregistré 10.400 morts par suicide. La prévalence varie fortement selon les âges et les sexes. A taux d'âge standardisé, on compte 25,2 suicides pour 100.000 habitants chez les hommes contre 8,2 pour les femmes. Tous âges confondus, les trois quarts des victimes sont des hommes et le suicide constitue même l'une des toutes premières causes de décès pour les 25-34 ans, en deuxième position derrière les accidents de transport. Si le phénomène a diminué, en France, de 20% en 25 ans, il reste l'une des causes de mort violente les plus difficiles à réduire.
Le taux de suicide s'accentue par ailleurs avec l'âge. Chez les hommes, il augmente jusqu'à 45-54 ans et de manière brutale entre 74 et 85 ans. Il touche particulièrement les veufs de plus de 25 ans (87 pour 100.000), les divorcés (55,1 pour 100.000) et les célibataires (52,3 pour 100.000). Le phénomène concerne également les femmes mais à des proportions bien moindre : le taux de suicide des veuves, divorcées et célibataires ne dépasse pas les 20 pour 100.000 habitants. La pendaison reste le mode de suicide le plus fréquent (46%) devant la prise de médicaments (16%) et les armes à feu (15%). Les hommes privilégient la pendaison, les femmes la prise de médicaments.
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