Surdité : de l'audioprothésiste au suivi orthophonique
Soulignons une nouvelle fois que plus l'appareillage est précoce (et il peut débuter dès les premiers mois après la naissance), moins l'enfant risque de présenter des troubles du comportement ou du langage, la plasticité du cerveau étant d'autant plus forte.
L'audioprothésiste
Jusqu'à l'âge de 7 ans, il convient de s'adresser à un audioprothésiste spécialiste de l'enfant. Au-delà, les tests d'audimétrie sont identiques à ceux de l'adulte. Disposant de la prescription et des recommandations de l'ORL ayant diagnostiqué une surdité, l'audioprothésiste procède à des tests acoustiques complémentaires et recherche aussi des indices comportementaux (clignements des yeux, arrêt de la succion ). Il réalise ensuite une empreinte du conduit auditif afin de fabriquer les embouts auriculaires de l'appareil auditif. Afin de faciliter le premier réglage de l'appareil, il mesure également la taille du conduit. En effet, afin d'éviter tout risque de lésion, le réglage ne doit surtout pas être trop fort. La correction est donc souvent initialement faible, puis ajustée progressivement lors du suivi. Les rendez-vous sont donc au début très fréquents, une fois par semaine, puis une fois tous les 15 jours, afin de procéder aux réglages et aux vérifications, puis aux changements des embouts suivant le développement de l'enfant. Les visites s'espacent ensuite jusqu'à une fois tous les deux mois environ.
L'orthophoniste
Ce spécialiste intervient dès le diagnostic, parfois avant même l'appareillage. Il a deux missions : procéder à l'éducation auditive de l'enfant et aider les parents. L'enfant sourd de naissance n'ayant jamais perçu les sons avant d'être appareillé, il faut l'aider à mettre du sens sur les sons qu'il perçoit. L'enfant apprend à distinguer le son grave et le son aigu, et à associer des stimuli sonores à des stimuli visuels. Les perceptions s'enrichissent au fur et à mesure. On passe ensuite au langage, à la prononciation et à l'enrichissement du vocabulaire.Les séances (2 à 3 par semaine) se poursuivent généralement jusqu'à l'adolescence. Elles sont prises en charge par l'Assurance maladie. Quant aux parents, ils apprennent à communiquer de façon appropriée avec leur enfant. Ils permettent également le prolongement du travail d'orthophonie au domicile, ce qui facilite la progression de l'enfant. Ainsi, la prise en charge tout comme le suivi relèvent de la collaboration des trois spécialistes que sont l'ORL, l'audioprothésiste et l'orthophoniste. A tout moment, si la surdité n'est pas suffisamment corrigée, un bilan pourra être demandé. En France, la surdité congénitale frappe 1 enfant sur 700 à 1.000. Or il n'existe pas dans notre pays de dépistage systématique à la naissance de la surdité. C'est ainsi que ce handicap est dépisté en moyenne à 23 mois, alors qu'il pourrait l'être bien plus tôt.
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