A cause de la maladie d’Alzheimer, un couple obligé de descendre de bateau lors d’une croisière
Une croisière paradisiaque qui s'est transformée en enfer pour un couple. Jean et Marie Mérel devaient partir pour une croisière de huit jours en Italie avec un paquebot MSC Croisière.
Mais sans avoir eu la chance de profiter de leurs vacances, ils ont appris qu'ils seraient débarqués du bateau par l'équipage. La raison de cette expulsion ? La maladie dont souffre Marie Mérel, l'Alzheimer.
"C'était un cadeau pour nos 50 ans de mariage", rapporte Jean au Parisien, toujours sous le choc. De plus, le médecin gériatre de Marie avait donné son accord pour un tel voyage, ajoutant que cela lui ferait beaucoup de bien.
Un cadeau empoisonné
Le 13 mai, le couple quitte Venise pour faire le tour des îles voisines. L'homme va voir l'équipage une fois à bord, pour demander un moyen de fermer la porte de sa chambre de l'intérieur, afin d'éviter une fugue éventuelle de sa femme.
Il était loin de se douter que cette simple demande entraînerait autant de problèmes pour le couple. Le personnel à bord soutient que la maladie de Marie serait trop risquée au vu du séjour. L'équipe les informe qu'ils vont descendre du bateau à Brindisi au sud de l'Italie et à 2 200 km de chez eux.
Avant de partir, MSC Croisière essaie de convaincre Jean de signer une décharge indiquant qu'il débarque de son plein gré et qu'il ne se retournera pas contre la compagnie. L'homme refuse mais tente de conserver le document, ce qui la compagnie refuse.
La compagnie de croisière propose également à Jean de continuer sa croisière seul sans sa femme, qui, elle, sera placée à l'hôpital jusqu'à la fin de la croisière. Une proposition inimaginable pour Jean, qui n'a jamais été séparé de sa femme et refuse que la maladie en soit la cause.
Un préjudice financier et moral
Une fois au sol, ils sont obligés de rester deux jours sur place avant de pouvoir enfin repartir vers Nantes (Loire-Atlantique). En comptant le taxi, l'hôtel et le vol de retour, les dépenses s'élèvent à 950 euros qui doivent être rajoutés aux 3 200 euros déjà déboursés pour la croisière.
Et heureusement pour le couple, leurs enfants les assistent à distance grâce au traceur de Marie. "Ma fille a pu me dire où se trouvait l'agence de voyage la plus proche", indique Jean au site La Presse d'Armor.
Pour Christophe Roy, directeur des missions sociales de France Alzheimer interrogé par Le Parisien, les membres d'équipage à bord "ont fait preuve d'une inhumanité absolue". Jean Mérel souhaite attaquer en justice et voudrait "que tous les frais soient pris en charge par la compagnie, y compris notre préjudice moral".
De son côté, Patrick Pourbais, directeur France de MSC Croisière se dit ouvert au dialogue mais en aucun cas au remboursement. Il conteste "tout manquement de côté de l'équipage", rapporte le Télégramme.
Selon lui, "lors de leur réservation, Jean Mérel ne nous a pas signalé les problèmes de santé de sa femme. C'est seulement une fois, à bord, qu'il a demandé une assistance. Cela ne fonctionne pas comme ça". D'après le directeur, il aurait fallu que le couple remplisse un formulaire au préalable. "Les règles sont strictes. On ne peut pas y déroger selon son bon vouloir", conclut-il.
Vidéo : La maladie d'Alzheimer expliquée en vidéo
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La femme est atteinte de la maladie d'Alzheimer, un couple de Bretons est débarqué d'une croisière. La Presse d'Armor. 1er juin 2018
Ploubazlanec. Un couple débarqué d'une croisière car l'épouse souffre d'Alzheimer. Le Télégramme. 29 mai 2018