Des parents qui dialoguent
L’ambiance familiale et la communication parents/enfants jouent un rôle très important dans la relation que l’adolescent aura avec ses expériences. Il est évident que l’attitude de parents eux-mêmes sur-consommateurs banalisera les excès de leur progéniture. Dans un contexte classique de parents modérés sans être phobiques, il faut trouver la bonne attitude : une information précoce, dès 8/10 ans, et un comportement ni trop permissif ou aveugle, ni trop répressif. Le dialogue, comme toujours, reste primordial. Julien, 17 ans : «Je voulais juste dire que l’adolescent a besoin d’écoute et de communication… C’est pour cette raison que les parents doivent aussi consacrer plus de temps aux adolescents, pour leur expliquer la gravité de l’alcool, pour les orienter et les aider à affronter leurs obstacles. Et aussi, les soutenir, surtout pendant l’angoisse des examens, de prendre le temps de les écouter et de les encourager à communiquer pour expliquer leur point de vue et leurs soucis…»
Des éléments génétiques et/ou un terrain favorable
Les recherches actuelles montrent que l’alcoolisme et la toxicomanie sont en partie génétiquement déterminés. Mais ce déterminisme a une importance variable suivant la sensibilité des individus. Chacun de nous réagit différemment à une même dose d’alcool ou de stupéfiants. Chez les Asiatiques, il existe une intolérance génétique à l’alcool qui se manifeste par des symptômes particulièrement désagréables : maux de tête, vertiges, diminution de la tension artérielle, augmentation de la fréquence cardiaque pour 45 à 85 % des sujets contre 3 à 30 % chez les individus de race blanche. Par ailleurs, les enfants issus de parents alcooliques, toxicomanes ou souffrants de maladies mentales ont 10 fois plus de risques de développer des conduites de dépendance mais, là aussi, le déterminisme génétique est-il seul en cause, ou bien ces parents en souffrance élèvent-ils leurs enfants dans un contexte si difficile qu’il engendre ce type de troubles ?
Statistiques aux urgences
L’ivresse, jusqu’au coma éthylique est la cause la plus fréquente du recours aux urgences hospitalières. Viennent ensuite, parfois encore plus dramatiques, les accidents et les traumatismes. Statistiquement, c’est l’alcool et la drogue qui, dès 15 ans, et dans 40 à 45 % des cas, sont responsables des accidents mortels de la circulation chez les 18/25 ans.
Sans alcool, la fête est moins folle !
Selon une enquête nationale réalisée en 2005/2006 par la Mutuelle des étudiants, la consommation occasionnelle et démesurée d’alcool est toujours liée à la fête. Pas étonnant que les producteurs n’hésitent pas à faire la promotion de leurs produits directement dans les fêtes étudiantes en proposant des dégustations gratuites. L’idée est de créer des vocations de vrais buveurs qui dureront toute une vie, en mêlant l’alcool à la fête et à la musique.
Je bouquine…
Alcool, drogues chez les jeunes : agissons, de Daniel Bailly aux Éditions Odile Jacob, 22,50 €.
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