Allergie alimentaire : attention aux cosmétiques !

Bien souvent, chez l'enfant allergique, l'éviction de l'allergène alimentaire ne suffit pas. Et pour cause, il se cache également dans les lotions et autres crèmes lavantes. On pense tout de suite à l'huile d'amande douce, mais elle est loin d'être la seule.

Des allergènes présents dans les produits cosmétiques (savons, gels douche, shampoings, crèmes, lingettes…) peuvent être impliqués dans la sensibilisation alimentaire. A titre d'exemple, un enfant allergique à l'arachide peut déclencher une réaction après avoir été embrassé par quelqu'un qui a mangé du beurre de cacahuète. Une couche dont les propriétés protectrice et adoucissante proviennent d'une crème contenant des protéines de lait de vache, peut provoquer une réaction chez un enfant allergique au lait de vache.

Afin de déterminer l'importance de ces allergènes présents dans les produits cosmétiques courants, une équipe de pédiatres américains a recensé la compositions de près de 300 produits disponibles aux Etats-Unis. Pour déterminer le plus précisément possible les divers ingrédients, les fabricants ont également été contactés. Précisons que les allergènes alimentaires les plus classiques des enfants américains sont : le lait de vache, la farine de blé, l'oeuf, le soja, la cacahuète et les autres fruits oléagineux.

Au final, 27% des produits analysés contenaient des allergènes classiques et 46% d'autres allergènes. Le lait de vache (4%), le blé (5%), le soja (0,3%) et le soja hydrolysé (9%) étaient les moins retrouvés, tandis qu'aucun ne contenait d'oeuf ou d'arachide, et seulement deux de l'huile d'arachide. Les lotions, les crèmes, les huiles pour bébé et autres produits étaient les plus susceptibles de contenir des allergènes classiques. A l'opposé, les lingettes sont les cosmétiques qui en contiennent le moins. Tous comportaient des noix excepté les crèmes pour les seins et les poudres. Les auteurs constatent également que plus les produits sont chers, plus ils en contiennent. Et enfin, la noix de coco est l'aliment le plus fréquemment retrouvé.

Ces données sont importantes, car elles suggèrent que les produits entrant en contact avec la peau peuvent être la cause d'une sensibilisation alimentaire et qu'une fois l'allergie déclarée, en plus de l'éviction alimentaire, il faut évincer le ou les allergènes des produits cosmétiques. Ainsi, si un enfant allergique ne guérit pas malgré l'absence d'allergène de son alimentation, il faudrait se pencher sur la nature des produits qui sont appliqués sur sa peau. La prise en charge pourrait en être grandement améliorée.

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Source : Le Quotidien du Médecin, 23 avril 2004, Kelly K.M., Children's Memorial Hospital, Chicago, Etats-Unis.