L'Ambroisie : un allergène qui touche 12% de la population Rhône-Alpes
En provenance d'Amérique du Nord, l'ambroisie a débarqué clandestinement à Lyon à la fin du XIXème siècle et se dissémine depuis 30 ans vers l'Est, surtout dans le sud, avec une prédilection pour les chantiers, les jachères et les terrains vagues, où elle prospère tranquillement. Le souci est qu'elle représente un allergène puissant qui touche 12% de la population du Sud-Est. Les symptômes ont été décrits pour la première fois en 1964 par le Pr Roger Touraine, un allergologue lyonnais: éternuements, rhinites (rhumes des foins) et conjonctivites, mais également laryngites, urticaires, eczémas, voire un asthme violent. En période de pollinisation, en août et septembre, de très nombreux patients en souffrent, principalement de jeunes adultes. Certains sont atteints de crises d'asthme sévères, chez d'autres, elle déclenche un phénomène allergique qui dépasse la seule ambroisie, certains doivent alors suivre une désensibilisation durant 2 à 3 ans, et enfin, des patients partent systématiquement en vacances dès le début du mois d'août afin d'éviter la vague pollinique !
Eviter le contact avec le pollen représente le meilleur remède. Mais, même en consultant les calendriers polliniques édités chaque année par l'AFEDA (Association Française d'Etude des Ambroisies) et le RNSA (Réseau National de Surveillance Aérobiologiques), il est difficile d'y échapper à moins de partir pendant toute l'étendue de la saison pollinique, c'est-à-dire durant deux mois complets !
Destruction obligatoire de l'ambroisie
Afin d'endiguer ce phénomène, le Conseil général du Rhône mise en priorité sur la destruction de la plante. Au programme d'actions figurent: la modification du paysage en hiver, avec notamment le paillage et la plantation de végétaux concurrents de l'ambroisie, l'arrachage en juin dès l'apparition des plants, puis le fauchage à partir de la mi-juillet. Certaines études polliniques démontrent l'efficacité de l'éradication urbaine. Mais, à l'inverse, la Politique agricole commune et les jachères favorisent le développement de l'ambroisie. La mobilisation des agriculteurs pour l'arrachage de cette plante devient donc nécessaire. Cependant, tous les acteurs sont concernés et seule la coordination des médecins jusqu'aux propriétaires, en passant par les maires des communes et les responsables de chantiers permettra de venir à bout de ce végétal allergène. Précisons qu'un arrêté du 20 juillet 2000 prescrivait déjà à tous les propriétaires concernés la « destruction obligatoire » de l'ambroisie.
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