Asthme : les traitements pour la fertilité augmenteraient les risques chez l’enfant

La prise de traitements contre l’infertilité et le fait de subir des fausses couches avant la conception d’un bébé seraient liés à une augmentation du risque que celui-ci souffre d'asthme au cours de l’enfance.
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Comment expliquer la survenue de l’asthme chez un enfant ? Si les terrains allergiques, la prématurité ou encore les antécédents familiaux figurent parmi les facteurs de risque connus, la prise d’un traitement pour la fertilité par les parents pourrait aussi contribuer au développement de cette maladie respiratoire, selon des chercheurs spécialisés en fertilité et en sciences médicales de l’institut norvégien de santé publique, (Oslo, Norvège), des universités d’Oslo et de Bristol (Royaume-Uni). Ils publient leurs travaux sur ce sujet le 4 décembre 2018 dans la revue Thorax.

Un risque d’asthme accru de 42%

Pour mener ces recherches, les scientifiques ont analysé les données de naissance et de prescriptions consignées dans le registre de santé norvégien (soit 474 402 enfants nés entre 1998 et 2009) et dans la cohorte norvégienne Mère et Enfant (soit 75 797 enfants). Ces données regroupaient la prise d’un traitement contre l’infertilité, le temps nécessaire à la conception, le nombre et le moment d’éventuelles fausses couches, l’âge de la mère, le tabagisme, l’asthme et le poids maternel avant la grossesse.
Résultat : les enfants dont les parents mettent plus d’un an à concevoir et qui ont recours à un traitement de l’infertilité ont un risque plus élevé de souffrir d’asthme que les autres enfants. Un risque qui s’accentue lorsque la mère a subi des fausses couches précoces.
Plus précisément, la proportion totale d’enfant souffrant d’asthme avant l’âge de sept ans étant de 4%. Mais dans les deux registres, les enfants nés grâce à un traitement contre l’infertilité présentaient un risque accru de 42% de développer un asthme par rapport aux enfants nés sans l’aide de ce traitement. De même, une précédente fausse couche était associée à un risque accru de 7% et trois fausses couches à un risque accru de 24%, lorsque ces fausses couches survenaient dans les 12 premières semaines de grossesse.

PMA, développement du fœtus et système immunitaire

Mais comment expliquer une telle association ? Selon les scientifiques, les techniques de procréation médicalement assistée (PMA) telles que les médicaments qui induisent l’ovulation, la congélation des embryons ou encore les hormones utilisées pour faciliter la conception pourraient affecter le développement de l’embryon. Une autre cause envisagée est celle de système immunitaire : "nous proposons que des mécanismes immunologiques communs pourraient sous-tendre de manière plausible le risque accru d’asthme observé chez les enfants de mères souffrant de problèmes de fertilité et de fausses couches, car les mécanismes immunologiques contribuent à la fois aux problèmes de conception et de fausses couches récurrentes" écrivent ainsi les scientifiques dans leur publication.

Les chercheurs rappellent néanmoins qu’il s’agit d’une étude observationnelle, qu’elle ne peut donc pas établir de lien de cause à effet entre ces différents facteurs et que de plus amples travaux sont nécessaires pour mieux comprendre le lien entre difficulté à concevoir et asthme.

 

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Source : Maternal history of miscarriages and measures of fertility in relation to childhood asthma, Magnus et al., 4 décembre 2018, Thorax BMJ Journal 
Asthme - Une inflammation chronique des bronches de mieux en mieux contrôlée, Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), mis à jour le 1er mars 2015