Bouffées de chaleur persistantes : un risque accru de cancer du sein ?
Les bouffées de chaleur sont souvent synonymes de pré-ménopause. Mais elles pourraient aussi être liées à un risque plus élevé de cancer du sein, selon des chercheurs du centre de recherche clinique City of Hope (Duarte, Californie, Etats-Unis). Ils publient une étude sur ce sujet dans la revue Menopause, journal de la Société scientifique North American Menopause Society (NAMS), le 28 décembre 2018.
Bouffées de chaleur et sueurs nocturnes persistantes
Les chercheurs ont analysé les données de santé de 25 499 femmes ménopausées âgées de 50 à 79 ans. Les survenues de bouffées de chaleur, de sueurs nocturnes et d’un éventuel cancer du sein ont ainsi été recueillies pendant près de 18 ans puis analysées. Les bouffées de chaleur et les sueurs nocturnes constituent les symptômes vasomoteurs de la ménopause, c’est-à-dire les symptômes liés à un relâchement ou à une constriction des vaisseaux sanguins.
Au cours de l’étude, les scientifiques ont compté 1 399 nouveaux cancers du sein chez les participantes. Ils ont également remarqué que les femmes qui souffraient de symptômes vasomoteurs persistants (pendant au moins 10 ans) possédaient un risque plus élevé de développer un cancer que les femmes qui n’en avaient jamais souffert.
La présence de bouffées de chaleur et/ou de sueurs nocturnes et le taux de survie des femmes souffrant d’un cancer du sein ne semblaient en revanche pas être associés.
Les hormones sexuelles féminines en jeu
Mais comment expliquer ces résultats ? Les symptômes vasomoteurs de la ménopause et les cancers du sein possèdent un facteur commun : les hormones sexuelles féminines. En effet les thérapies hormonales de substitution - combinant des œstrogènes et un progestatif - destinées à combler les carences hormonales caractéristiques de la ménopause ont déjà prouvé leur efficacité contre les bouffées de chaleurs et les sueurs nocturnes. En parallèle, les auteurs de l’étude rappellent que le cancer du sein est un cancer hormonodépendant, c’est-à-dire que les hormones sexuelles (comme les œstrogènes et la progestérone) jouent un rôle dans la prolifération des cellules cancéreuses.
Des travaux plus approfondis sont désormais nécessaires pour comprendre les mécanismes sous-jacents qui lient les bouffées de chaleur et le cancer du sein. Les recherches futures devraient également permettre d’évaluer le rôle d’autres facteurs de risque potentiels de cancer du sein identifiés par les chercheurs, à savoir un indice de masse corporelle (IMC) supérieur à 30 et la consommation régulière d’alcool.
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Persistent Hot Flashes May Lead to Increased Risk of Breast Cancer, Communiqué de la North American Menopause Society, 2 janvier 2019