Avec la vaccination, peut-on s'attendre à l'émergence de nouvelles souches virales cancéreuses ?

C'est une question à laquelle on ne peut pas répondre aujourd'hui. Il existe deux vaccins. Le Cervarix® est dirigé contre 2 types de virus les plus fréquents : les souches 16 et 18 qui sont les plus répandues, les plus virulentes au niveau des parties génitales et responsables des pré-cancers et des cancers du col de l'utérus. L'autre vaccin, Gardasil®, est dirigé contre 4 souches virales : les 16 et 18, lui aussi, et contre les souches 6 et 11, à l'origine des verrues génitales, une maladie sexuellement transmissible bénigne mais particulièrement difficile à traiter et récidivante. Mais ces virus de la famille des papillomavirus sont relativement stables, par opposition aux virus qui mutent facilement comme le virus de la grippe par exemple. Avec le recul dont on dispose avec la vaccination contre les papillomavirus, nous n'avons pas vu émerger d'autres types de virus dans les populations vaccinées. Il existe cependant des programmes de surveillance des sujets vaccinés dans de nombreux pays, qui vont permettre de déterminer l'impact et l'efficacité des vaccins mais aussi de mesurer l'apparition de nouveaux types viraux, de contrôler les effets indésirables ou les manifestations concomitantes. Il s'agit donc d'une question prématurée, qui ne doit pas aujourd'hui limiter l'utilisation de cette vaccination dont le bénéfice est important.