Cancer du côlon, alcool et tabac ne font pas bon ménage

Chez les personnes qui fument et/ou consomment de l'alcool, le risque de développer un cancer du côlon est bien plus précoce que chez les autres. Ce constat devrait être intégré dans les stratégies de dépistage.
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Dépistage du cancer du côlon : test Hémocult tous les deux ans à partir de 50 ans

Le cancer du côlon est un des cancers les plus fréquents. Avec 36.000 nouveaux cas environ chaque année, un Français sur 25 est ou sera touché par ce cancer. Celui-ci débute généralement à partir de polypes bénins et peut mettre plusieurs années à se développer. Mais aujourd'hui, plus d'un cancer du côlon sur deux est guéri et pour augmenter encore les chances de survie, le dépistage précoce est fondamental. Il repose sur le test Hémocult qui consiste à rechercher des traces de sang dans les selles. S'il est nécessaire d'y recourir au moindre doute, il est classiquement recommandé de réaliser ce test de dépistage tous les deux ans à partir de 50 ans, voire plus tôt en cas d'antécédent familial en ligne directe (parents, grands-parents, oncles et tantes, frères et soeurs atteints d'un cancer du côlon). S'il s'agit du meilleur moyen de dépister un cancer du côlon, un test positif n'est cependant pas suffisant pour établir un diagnostic définitif. Seule une coloscopie pourra le faire.

Le cancer du côlon apparaît 8 ans plus tôt chez les consommateurs de tabac et d'alcool.

Afin d'affiner nos connaissances sur les facteurs de risque du cancer du côlon, des chercheurs se sont intéressés de plus près au rôle de l'alcool et du tabac. Les relations entre la consommation de ces deux substances et l'âge de survenue du cancer du côlon ont été examinées dans une population de 160.000 malades ayant été atteints d'un cancer colique.

  • les consommateurs de tabac ou d'alcool ont développé leur cancer du côlon plus tôt que les autres, soit en moyenne 7,8 ans plus tôt !
  • Les consommateurs d'alcool qui ne fument pas ou les fumeurs qui ne boivent pas ont vu leur cancer se manifester 5,2 ans plus tôt.
  • Ceux qui ont arrêté de boire de l'alcool un an ou plus avant le début de l'étude ont déclaré leur cancer 2,1 ans plus tôt.

Un autre fait marquant révélé par cette étude concerne les effets particulièrement négatifs du tabac chez les femmes : celles qui ne buvaient pas d'alcool mais qui fumaient ont développé leur cancer du côlon 6,3 ans plus tôt par rapport à celles qui n'ont jamais bu ni fumé, contre 3,7 ans chez les hommes.

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Source : Archives of International Medicine, 166 : 629-34, 2006.