Cancer de l’ovaire : un nouveau test permettrait de le détecter tôt
En France, le cancer de l’ovaire est la 9 cause de décès chez la femme. Selon les derniers chiffres datant de 2018, Santé publique France compatbilise sur cette année 5 193 nouveaux cas de cancer de l'ovaire et 3 479 décès qui en découlent . La prise en charge précoce est indispensable pour permettre de le détecter tôt.
Des chercheurs de l’Université de Californie du Sud (Etats-Unis) viennent de mettre au point un test afin de le détecter à un stade précoce. Leurs résultats ont été publiés le 9 octobre dans la revue Clinical Cancer Research.
Cancer de l’ovaire : un test sanguin avec une précision de 91 %
Pour cette étude, les chercheurs se sont concentrés sur un sous-type bien précis du cancer de l’ovaire : le HGSOC, variante la plus fréquente. Les chercheurs ont collecté 372 échantillons de tissus et de sang. Ils ont comparé les analyses des patients ayant reçu un diagnostic de cancer de l’ovaire à un stade précoce à celles de femmes avec des ovaires normaux. Les experts ont utilisé des méthodes de séquences nouvelle génération afin d’identifier les régions génomiques des tissus normaux et des tissus HGSOC. Ils ont ainsi pu identifier les modèles de méthylation de l'ADN au niveau de certains acides nucléiques associés au HGSOC. Ensuite, ils ont effectué un test sanguin afin de détecter les fragments d’ADN présents dans le sang. Cette biopsie sanguine a ensuite été testée sur des échantillons de plasma sanguin provenant de patientes atteintes de HGSOC et d’autres dites "saines".
Grâce à cela, les experts sont parvenus à la mise au point d’un test sanguin appelé OvaPrint. Ils estiment sa précision à 91 %. Dans le détail, OvaPrint a atteint une valeur prédictive positive de 95 % et une valeur prédictive négative de 88 %. "OvaPrint™ est un test hautement sensible et spécifique qui peut être utilisé pour l'évaluation du risque d'HGSOC chez les femmes symptomatiques", partagent les auteurs.
"La détection précoce sauve des vies"
"Le test a le potentiel d'améliorer le traitement, car l'approche chirurgicale pour enlever une masse pelvienne diffère selon qu'elle est bénigne ou non. À l'heure actuelle, les médecins doivent essentiellement faire leur meilleure estimation", explique le professeur Bodour Salhia, co-responsable du programme de recherche sur la régulation génomique et épigénomique de l'université.
En effet, la détection précoce est indispensable. "Si nous pouvons identifier avec précision le cancer de l’ovaire à un stade précoce, nous pouvons modifier l’issue de la maladie et augmenter réellement les taux de survie. La détection précoce sauve des vies", conclut l’auteur. La prochaine étape est le lancement d’une étude de suivi afin de valider les résultats chez un nombre important de patients. S'ils s'avèrent positifs, les chercheurs prévoient de publier une version commercialisable du test pour une utilisation clinique, d’ici deux ans.
Recevez encore plus d'infos santé en vous abonnant à la quotidienne de E-sante.
Votre adresse mail est collectée par E-sante.fr pour vous permettre de recevoir nos actualités. En savoir plus.