Cancer de l’utérus : un nouveau test non invasif pour les patientes
Le cancer de l’utérus, aussi appelé cancer de l’endomètre, touche en majeure partie des femmes ménopausées. “Il est à différencier du cancer du col de l’utérus dont le point de départ est une infection par des virus HPV (papillomavirus)”, indique le groupe de cliniques Elsan. On estime que le cancer de l’utérus concerne, chaque année en France, 8000 femmes. Cela en fait le cancer gynécologique le plus fréquent et le quatrième cancer féminin.
Cancer de l’utérus : des procédures de test invasives
Comme l’explique l’Institut national du cancer : “Un cancer de l'endomètre est suspecté lorsque des symptômes, en particulier des saignements vaginaux anormaux, sont apparus. Un certain nombre d'examens doivent être alors réalisés afin d'établir un diagnostic.
Les examens ont plusieurs objectifs :
- établir le diagnostic de cancer et déterminer l'étendue de la maladie, son stade ;
- identifier d'autres maladies existantes et les contre-indications éventuelles à certains traitements.
Cette étape peut parfois sembler longue, mais un bilan précis est indispensable pour faire le choix du traitement le mieux adapté.”
Justement, des chercheurs autrichiens ont trouvé une solution pour éviter cette procédure invasive. Ce nouveau test pourrait selon eux éviter à 87% des femmes qui se font dépister de subir des examens invasifs. Leur étude est parue dans la revue scientifique The Lancet Oncology le 6 novembre 2023.
Ce nouveau test, appelé WID-qEC, consiste en un prélèvement des saignements vaginaux anormaux par le médecin, que celui-ci enverrait ensuite en laboratoire pour analyse. Ce type de dépistage utilise la méthode PCR, relativement bon marché et déjà largement utilisée, notamment pour les tests anti-Covid. Si ce test est positif, alors la patiente devra faire une biopsie, mais pas avant.
Cancer de l’endomètre : permettre à des milliers de femmes d’éviter la douleur des tests
L’essai clinique mené par les chercheurs a inclus 400 femmes préménopausées ou post-ménopausées avec des saignements vaginaux anormaux. Celles-ci se sont rendus à la UCLH gynecological rapid access clinic (Royaume-Uni), un centre d’excellence. Au total, 603 examens d’imagerie diagnostique ont été menés (des ultrasons transvaginaux, transrectaux ou transabdominaux, des sonographies à infusion saline ou des IRM).
Pour près de 40% des patientes, il fallait plus qu’un seul examen d’imagerie diagnostique pour décider de la marche à suivre. Les mesures de l’épaisseur de l’endomètre ont entraîné une procédure chirurgicale diagnostique pour 75 femmes qui n’avaient pas de cancer. À titre de comparaison, seulement 10 femmes qui n’avaient pas de cancer ont eu un test WID-qEC positif ayant entraîné une procédure chirurgicale diagnostique.
“En plus de tout ça, le temps d’attente pour savoir si l'on a, potentiellement, un cancer, est angoissant. Permettre à des milliers de femmes de ne pas avoir à endurer la douleur des tests et raccourcir leur temps d’attente entre le potentiel diagnostic d’un cancer et le début d'un potentiel traitement est vraiment bienvenu”, se réjouit dans les colonnes du magazine spécialisé Medical XPress la directrice du centre de gynécologie The Eve Appeal Athena Lamnisos.
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