Cancer : pourquoi les médecines alternatives diminueraient les chances de survie
Face au cancer, certains patients se tournent vers des traitements dits alternatifs : phytothérapie, acupuncture, naturopathie, méditation, homéopathie, régime cétogène… Mais quel est l’impact de ces pratiques sur leur santé ? Des chercheurs de l’université de Yale (Etats-Unis) se sont penchés sur cette question. Dans une étude qu’ils publient le 19 juillet 2018 dans le JAMA Oncology, ils montrent que les patients souffrant d’un cancer qui ont recours aux médecines alternatives seraient désavantagés en terme de survie par rapport aux autres patients. Et pour cause : l’adoption des pratiques alternatives se ferait au détriment des traitements conventionnels comme la chirurgie, la chimiothérapie ou la radiothérapie.
Refus de la chirurgie, de la chimiothérapie ou de la radiothérapie
Pour mener leurs travaux, les auteurs de cette étude ont analysé sur les données de santé de 1 290 personnes diagnostiquées d’un cancer du sein, de la prostate, du poumon ou d’un cancer colorectal entre le 1er janvier 2004 et le 31 décembre 2013. Dans ce groupe, 1 032 personnes se sont cantonnées aux techniques conventionnelles et constituent un groupe contrôle pour les chercheurs quand 258 patient·e·s (199 femmes et 59 hommes) ont déclaré avoir recours à des médecines alternatives. Ces dernières ne mettent pas plus de temps que les autres à initier un traitement conventionnel mais présentent un taux de refus plus élevé pour réaliser une chirurgie (7% de refus contre 0,1% dans le groupe contrôle), une chimiothérapie (34,1% de refus contre 3,2%), une radiothérapie (53% de refus contre 2,3%) et une hormonothérapie (33,7% de refus contre 2,8%). Et ces refus de traitement semblent engendrer de lourdes conséquences puisqu’en définitive, le groupe de personnes ayant recours aux médecines alternatives présente une survie plus faible de cinq ans et un risque de décès plus élevé.
"Respecter toutes les thérapies conventionnelles recommandées"
Le risque lié aux médecines alternatives vient donc de l’abandon des traitements conventionnels qui ont scientifiquement fait leur preuve. Les chercheurs reconnaissent que certaines pratiques alternatives peuvent participer à améliorer la qualité de vie des patients, à condition qu’elles soient complémentaires, c’est-à-dire qu’elles accompagnent une thérapie médicale conventionnelle. C’est quand ce traitement complémentaire devient une alternative aux traitements médicaux conventionnels alors délaissés ou refusés que les patients risquent d’abaisser leur chance de survie. "Pour les patients atteints de cancers curables qui sont tentés de suivre des méthodes de traitements complémentaires, il est fortement recommandé de respecter en temps voulu toutes les thérapies conventionnelles recommandées" rappellent ainsi les scientifiques en conclusion de leur étude.
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